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Pas facile de se décrire pour les papiers officiels. Pour la photo, on le sait : pas de sourire, même si on le porte tous les jours sur le visage. À part ça, est-ce qu’on peut cocher femme ou homme ? Ou faut-il cocher 1, 2 ou 3, selon qu’on se sent homme, femme ou iel ? La question « Qui suis-je ? », on ne la pose plus seulement dans le cabinet des psys, on se la pose aussi devant les formulaires remplis en vue d’obtenir ce papier qui définit notre identité. Même souci pour cocher la case « situation familiale ». Marié ? Célibataire ? Veuf (ve) ? Je suis les trois. J’étais mariée. Je suis veuve et célibataire. Je déteste m’inscrire dans la case « veuve » et intégrer un statut de résidu de mari disparu. Impossible pour moi de me retrouver dans les bus d’excursions pour veuves, dans des repas pour veuves ! Alors je mets « célibataire ». Dans le temps on aurait dit « alti Jungfer » (vieille fille). Être célibataire, c’était « ne pas avoir été choisie ». La honte. La même honte qu’un garçon qui n’aurait pas été choisi « bon pour le service ». On en disait « Der hett e Macke. Nimm ne nit » (Il est fêlé. Ne le prends pas). D’ailleurs, les élus à une période militaire portaient le badge « Bon pour le service, bon pour les filles ». J’ai donc rejoint la lignée familiale des célibataires. « Dee wie niemes anders hann ass e katz oder zwei » (Celles qui n’ont personne d’autre qu’un chat ou deux). E bissel e hex (Un peu sorcière). J’assume enfin. J’ai entendu une émission sur le célibat sur France Culture. On y dit que le célibat sublimé met la société en danger en éliminant la notion de procréation. Tant qu’il y aura cette joie de vivre seule, dit-on, il y aura moins de contribuables. |

non ....ce n'est pas moi....
mais toutes les deux... alsaciennes ....
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