Le téléphone de nos jours n'incite pas seulement à parler. Il fait aussi écrire. Beaucoup. Et, si affinités, en recommandé.
C'est précisément par ce type de lettre que commence l'histoire d'une jeune femme. En juin dernier, elle résilie ainsi son abonnement internet et téléphone fixe à Nancy, renvoie sa box et, études terminées, revient chez ses parents strasbourgeois.
Affaire réglée.
Sauf que non. Côté bancaire, le compteur continue de tourner, les prélèvements se poursuivent comme si de rien n'était. Il n'y a plus d'abonné au numéro résilié, certes. Mais de payeur, si.
Argument, pas vraiment téléphoné lui, de l'opérateur : si l'abonnement n'a pas pris fin, c'est parce qu'il avait été souscrit, à l'époque où la jeune femme était mineure, par ses parents. Même devenue majeure, elle n'a pas la possibilité d'y mettre fin !
Raccrochez,c'est une horreur.
Il est heureux que lesdits parents soient en bonne santé : à défaut, comment aurait-elle pu stopper la machine infernale ?
Quoique...
Si les factures n'avaient pas été payées, il est probable que la jeune femme, cette fois, aurait été jugée assez responsable pour être poursuivie.
Bon prince, l'opérateur s'est résolu à couper les prélèvements... plus de six mois après la fin du service et le déménagement de la titulaire.
Mais de remboursement, point. Au contraire, une dernière facture devra cumuler... les communications téléphoniques intermédiaires (inexistantes) ainsi que des frais de résiliation.
Broutilles que tout ça. Car là où l'abonnée devenue fantôme a failli décrocher, c'est à la lecture du message adressé par le service client : un courrier de confirmation lui sera envoyé à son... «ancienne adresse postale ».
Oui, vous avez bien lu : celle de la jeune femme privée de résiliation, qui depuis n'habite plus là, donc ne recevra jamais cette lettre, ne pourra de fait y répondre, etc.
Allô, allô ? Il y a quelqu'un derrière l'ordinateur ?
Didier Rose