16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 12:54

 

C’est écrit dans maints journaux. C’est comme pour annoncer une horrible catastrophe ! On parle de 450 millions d’œufs bio en excédent tous les ans. Les gazettes paysannes suisses lancent le même cri d’alarme. On attend Pâques comme on attend le Messie. Va-t-on pouvoir rayer ce surplus d’œufs des stocks en les utilisant dans les rituels de Pâques ? On compte sur la coloration massive de « gagagg » et sur leur transformation en « Oschterlammele » (agneaux de Pâques en pâte à biscuit).
Mamema dit : « Wann se von Eier redde, redde se nit von Bombe » (parler des œufs évite de parler des bombes). Mamema a acheté des pysankys (œufs colorés de façon artistique) pour soutenir l’Ukraine. Elle dit que ces œufs sont symboles de vie. Elle a aussi donné des couvertures, des rasoirs jetables, des tampons hygiéniques et du dentifrice. Et elle prie. Comme tout le monde. Elle prie pour l’Ukraine, « ass se widder in fridde kenne laawe » (pour qu’ils puissent à nouveau vivre en paix). Elle prie aussi pour nous, « ass mer verschont bliewe » (afin que cette guerre nous épargne).

Mamema a peur. Tout le monde a peur
Mamema a peur. Tout le monde a peur. Après la peur du Covid, la peur de Poutine. Mais on se met dans le déni. Peu de gens en parlent dans les allées des magasins. Ils ont trop la trouille d’évoquer un conflit mondial. « Mer molt de däifel nit an d’Wand » (on ne parle pas du diable, ça le fait venir).
Alors Lili me parle de sa couleur de cheveux ratée, de ce henné qui est devenu vert au lieu de rouge. Jean me parle de son acacia qu’il a dû couper parce qu’il avait crevé. Anne me raconte qu’elle a oublié son parapluie au Mont Sainte-Odile. Dans le journal, on lit qu’il y a trop d’œufs. On minimise la tragédie mondiale. On minimise les drames du quotidien. On dit à Anne qu’elle peut trouver de bons parapluies à cinq euros, moins chers que le carburant pour retourner au Mont Sainte-Odile. On achète des œufs pour faire face à la surproduction, on en fait des flans, des brioches et des nouilles en attendant d’en peindre pour Pâques.
Minimiser les choses, c’est dans l’air du temps. Comme pour chasser le malheur, comme pour braver la scoumoune. Ne pas nommer les choses graves pour ne pas les provoquer. Ma cousine me dit au téléphone : « J’ai un tout petit Covid ». Et voilà que le Covid perd sa virulence. Pour une vie moins anxiogène il nous faut des nouvelles rassurantes. Chez le boulanger, Angèle a dit : « Les Ukrainiens ont maintenant des couvertures, du lait pour bébés et des savons. On tient le bon bout ».
Le bon bout ! Comme dirait mon oncle Camille, militaire en retraite : « Le bon bout, c’est celui qui a la cuillère de la grenade en mains qui l’a. C’est lui qui peut décider de la dégoupiller ou non ! »

 

Huguette Dreikaus ?

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6 mars 2022 7 06 /03 /mars /2022 16:25

 

 

Un dimanche à la campagne. Pour nous, les enfants de village, c’était un jour spécial avec une fête des pompiers ou un match de foot en dehors du village après le pot-au-feu ou le poulet grillé de midi.
Pour les enfants des villes, c’était une sortie en voiture pour aller voir la Dorf-mamema et rentrer avec des fruits de ses vergers, des légumes de son jardin et un grand morceau de lard du cochon Ignace qui pendait dans le Rauchkammerle (le fumoir). Les gens cossus disaient : « Nous avons une campagne. Nous y allons le week-end avec des amis. Nous aimons nous ébrouer et faire du bateau dans la rivière qui passe dans la propriété. »
La campagne, au départ, c’est donc le monde rural, des villages aux rues balayées tous les samedis, avec des chiens qui se baladent en liberté, des poules qui courent, des coqs qui chantent dès 4 heures du matin, des odeurs de foin ou de lisier. Mais comme dirait Nietzsche, «  Umwertung aller Werte  » (inversion de toutes les valeurs), les mots prennent des sens nouveaux au fil de l’histoire.
Le mot « campagne » est, en ce moment, le mot tiroir d’une époque pas commode. Sur le plan international, Poutine est en campagne contre l’Ukraine. Sur le plan national, onze candidats sont en campagne pour présider aux destinées de la France. Sur un plan plus prosaïque, la campagne a investi la Porte de Versailles avec les saucissons, avec les culs de vaches qui n’attendent que d’être tâtés, avec des taureaux comme des bombes d’hormones qui ne demandent qu’à procréer pour la pérennité des entrecôtes et des bourguignons.
Sur le plan immobilier, les maisons à la campagne sont une manne exceptionnelle pour les chiffres d’affaires des gérants d’agences, tellement les citadins s’engouffrent sur les sites pour trouver un lieu im Dorf (dans un village) : en vue de confinements plus faciles à vivre avec vue sur un jardin et non pas sur le balcon, même vert, d’un autre confiné.

« Poutine, was machsch denn fer Sache ? »
Mamema est surtout perturbée par la campagne de Poutine contre l’Ukraine : « D’Russe sin schreckli » (les Russes sont terribles). Et de parler du petit Marie Xavier Lefebvre (fils du duc de Dantzig von Rouffach et de l’Alsacienne Catherine Hübscher), tombé pendant la campagne de Russie sous Napoléon… Et de rappeler que son père était en Crimée pour soutenir ce pays contre l’envahisseur russe ; et de mentionner son fils Eugène qui était à Orel, uff de russisch Front (sur le front russe), pendant la Deuxième Guerre mondiale ! « Er hett -31 grad ghett » (il subissait -31 °C), il était dans une combinaison isolée par du papier journal. Depuis, Mamema garde tous les journaux pour lutter contre le froid et se pose la question : « Was hann mer denn de Russe gemacht ? » (Qu’avons-nous donc fait aux Russes ?) Je verrais bien Mamema assise devant l’immense table de Poutine (cette table où la soupe a le temps de refroidir en arrivant au convive d’en face) et lui poser la question : « Was machsch denn fer Sache ? » (Mais qu’est-ce que tu fais donc ?) Une question qui restera sans réponse. En attendant, dans la famille, on stocke l’huile de tournesol et on se jure de continuer à ne pas manger de caviar.

 

Huguette Dreikaus ?

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23 février 2022 3 23 /02 /février /2022 12:06

 

 

 

 

 

Man sollte kraftvoll zubeiße
Mordre à pleines dents

 La fin du paradis a commencé avec un pommier. Aus ! Terminé ! Tout le monde sort ! Entweder oder, ou tu te plies ou tant pis pour toi. Mon histoire a commencé devant l’étal d’un boucher. En banalité, en toute banalité.
- « Bonjour, je voudrais 200 g de Brotwurscht (saucisse à griller) ! »
- « Désolé, la Brotwurscht est en portions. Vous pouvez avoir 150 g ou 300 g ».
La Brotwurscht en portions, prépesée, étiquetée, à prendre ou à laisser. Tout est en portions. Plus vite acheté, plus vite payé ! Ouste, du vent !

Les objets de nos rêves ont des dimensions
J’ai donc pris mes 150 g de Brotwurscht en pensant avec envie à la personne qui aurait droit aux 50 g qui m’ont été refusés. Les objets de nos rêves ont des dimensions. Même les saucisses ! Ne dites pas que de rêver de 200 g de Brotwurscht, ce n’est pas vraiment un rêve. Oh, que si ! 200 g de Brotwurscht grillée à la poêle, c’est le ticket pour rester encore un peu dans un monde où la douleur n’existe pas. Parce que ça rappelle maman. Il faut 200 g pour ça ! Mais la liberté n’existe plus, nulle part.
Rayon laitage. Les yaourts sont par quatre. Certes, je peux acheter quatre yaourts de parfums différents mais il y a toujours un parfum que je n’aime pas. Lili dit : « Tu peux le mettre dans la fosse septique ». Je n’ai pas de fosse septique et je ne vois pas pourquoi j’achèterais des yaourts pour régaler ma fosse septique. Oui, il y a les yaourts à l’unité. Mais si j’aime une marque de yaourts qui ne se vendent pas à l’unité, je fais quoi ? Je me fais installer une fosse septique ?
Nous sommes piégés. Dans le même ordre d’idée, les ventes en gros volume sont terribles ! Tu as les shampoings pas chers. Cent flacons à acheter ! C’est le lot. Tu utilises un flacon par mois. Tu en as pour 100 mois, presque dix ans. Il faut bien calculer l’espérance de vie avant de mettre le carton dans ton chariot. Ou définir avec tes héritiers qui a une préférence pour le parfum abricot et qui aime mieux le monoï.
Mamema dit : « Du un dini Brotwurscht ! » (Toi et ta saucisse à griller !). Mamema aurait pris les 300 g. « Machsch bellele fer in d’soss » (tu en fais de petites boulettes à rajouter dans une sauce).
Quand je parle de Mamema, je me rappelle les jours où je l’accompagnais pour faire les commissions. À l’époque, le boucher avait déjà des problèmes avec le poids de la Brotwurscht. Il disait : « S’isch e bissele meh » (c’est un peu plus), « je vous le mets quand même ? »

 

 

Huguette Dreikaus ?

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13 février 2022 7 13 /02 /février /2022 14:14

 

 

 

 

 

 

Quel enfoiré, ce calendrier ! Voilà une fête phare dans l’année, une de ces fêtes où on vit un événement d’importance vitale, et on ne peut pas la célébrer le jour même. La Saint-Valentin tombe un lundi et tous vont entrer dans une dissidence ! Lundi ? Pas possible ! Ce jour-là, les restaurants sont fermés, les fleuristes aussi et les boulangers ne font que des viennoiseries. Mamema a dit : « Am mandi ? Saint Valentin ? Un warum nit am e mandi s’trottoir faje ! » (la Saint-Valentin un lundi ? Et pourquoi pas balayer les trottoirs un lundi !). Mon cousin, roi du contrepet, dirait : « On ne bâcle pas les rites ! »
C’est donc demain mais on le fête aujourd’hui. C’est Noël un 23 décembre. Mais tout est prêt. Tout est commandé. Dans l’air du temps ! Il ne faut pas oublier les fondamentaux. Comme on ne peut plus acheter de logement sans grande pièce à vivre, sans dressing et sans double vasque, on ne peut plus se targuer d’avoir eu une Saint-Valentin réussie sans journée en amoureux au spa. Un repas, oui ! Mais il faut qu’il soit suivi d’un après-midi de bien-être, en tenue de bain avec peignoir, affalés sur des transats en bois local avec vue sur un coin de nature protégé et quelques palmiers nains pour la diversité. Même Lucie de Oberniederdorf, celle qui tient le Restaurant de la Rose, le confesse : « Mer mache Baeckeoffe, pot-au-feu un mer hann e spa gebaue » (nous avons le baeckeoffe et le pot-au-feu au menu et nous avons construit un spa). Elle aussi, pour sa survie, a adhéré au nouveau sésame de la réussite en gastronomie « Ingestion et immersion ».

 

Des amoureux du 13 février
Les amoureux se fêtent le 13 février ? Mon Dieu ! Mais c’est bien sûr ! Je connais des amoureux du 13 février. Mon parrain André et sa Germaine mariés un 13 février ! Le jour même où mon cousin m’a fait connaître la Royale qui se fumait mieux que la Parisienne. J’avais 10 ans. André et Germaine, les parangons de l’amour, réunis par négociations familiales, « verkuppelt », et inséparables in de buurerej. André sur le tracteur. Germaine sur le marchepied. Germaine sous la vache. André pousse-bouse. Toujours ensemble à se parler inlassablement. Entre leurs deux regards, on pouvait se chauffer la main à la tendresse qui s’échangeait. Alors ? Est-ce un signe du destin qu’un amour comme le leur soit fêté un 13 février ?
Demain, c’est la Saint-Valentin. Aujourd’hui, c’est la Saint-Lazare. Le moment de ressusciter des émotions perdues. En tout cas, concernant les ripailles faites à l’occasion, Confucius dit : « L’amour ne se conserve pas dans le foie gras ».

 

 

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 12:01

 

 

 

 

Il est grand temps de vous souhaiter la bonne année. Le délai imparti pour ce faire se termine demain soir. N’attendez pas de ma part que je vous ânonne les platitudes habituelles : « Bonne année, bonne santé un e bretschdell wie e schierdoor » (un bretzel de la taille d’une porte de grange) !
Personne ne peut se targuer de pouvoir souhaiter une bonne année et une bonne santé à ses amis et ses connaissances ! 2022 ne peut pas être une bonne année. On nous annonce de sévères coupures de courant et ce ne sont pas quelques toits à panneaux photovoltaïques nouveaux qui empêcheront EDF de nous priver de notre plaque à induction, de notre chargeur de téléphone, des films de Netflix et de notre voiture électrique. 2022 sera une année noire pour la voiture. À cause du carburant trop cher et à cause de la carence en électricité, elle risque de rester dans le garage, mais au moins, on pourra utiliser l’énergie de sa batterie pour charger le téléphone ou écouter la radio, et on pourra utiliser l’allume-cigare pour s’épiler les jambes, faire du café et du pain grillé.

Dans les familles, on ne se parle plus
Bienvenue dans la première année de votre « second life » ! Rien ne sera plus jamais comme avant. Dans les familles, entre les pro-vax et es anti-vax, on est dans la même lutte que celle qui oppose les Horaces et les Curiaces, les Montaigu et les Capulet.
Dans les familles, on ne se parle plus. On se contente de parler à Mamie, par Facetime, des fois qu’on ne la reverra peut-être plus jamais de près dans la réalité. Mamie devient inaccessible. Elle est comme le mont Blanc. On la voit de loin. Hélas ! On a trop peur de l’approcher. Il paraît qu’il existe des catapultes à cadeaux qui permettent de lancer des cadeaux jusqu’à la porte de son pavillon. Si vous devenez Mamie cette année 2022, bienvenue dans votre « second life ! » Finis les thés dansants, les croisières en folie et les golfs à Marrakech ! Dheim gebliwe : au nom de votre rêve de longévité, vous serez assignée à résidence. Pour votre bien. Comme les chats d’appartement, ceux-là mêmes qui ronronnent sur vos genoux.
Bienvenue aussi dans l’an 1 de leur « second life » à tous les jeunes ! Le vol vers de hautes études est coupé dès la maternelle par ce virus qui a fait de Kim, 3 ans, la championne du titre « cas contact » et l’a maintenue à la maison, avec ses crayons de couleurs et sa boîte à contes pendant des mois. Elle finira par écrire et illustrer elle-même des contes, ses histoires seront filmées par Netflix, et elle les regardera pendant son 230e   confinement pour cas contact.
Quant à Nathan, aux ailes du désir brisées par tous ces confinements, il ne sera pas ingénieur mais livreur de colis du « click and collect ». Il rejoindra cette cohorte de jeunes musclés et harassés, au derrière greffé sur le siège d’une camionnette entre deux dépôts de colis devant des portes juste entrouvertes. Par temps de pandémie, on a les métiers qu’on peut ! Bonne année 2022, à Kim et à Nathan !

Tant qu’il y a de la farine
Bienvenue à tous dans l’an 1 de votre « second life » ! Pour ma part, je suis en passe d’être arrière-grand-mère. Je vais installer une catapulte pour les livraisons et Facetime pour ma vie sociale. En attendant, je vais faire ma pâte à crêpes… tant qu’il y a de la farine… et de l’électricité pour faire chauffer la poêle.

 

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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 12:48

 

 

Pas facile de se décrire pour les papiers officiels. Pour la photo, on le sait : pas de sourire, même si on le porte tous les jours sur le visage. À part ça, est-ce qu’on peut cocher femme ou homme ? Ou faut-il cocher 1, 2 ou 3, selon qu’on se sent homme, femme ou iel ? La question « Qui suis-je ? », on ne la pose plus seulement dans le cabinet des psys, on se la pose aussi devant les formulaires remplis en vue d’obtenir ce papier qui définit notre identité. Même souci pour cocher la case « situation familiale ». Marié ? Célibataire ? Veuf (ve) ? Je suis les trois. J’étais mariée. Je suis veuve et célibataire. Je déteste m’inscrire dans la case « veuve » et intégrer un statut de résidu de mari disparu. Impossible pour moi de me retrouver dans les bus d’excursions pour veuves, dans des repas pour veuves ! Alors je mets « célibataire ». Dans le temps on aurait dit « alti Jungfer » (vieille fille). Être célibataire, c’était « ne pas avoir été choisie ». La honte. La même honte qu’un garçon qui n’aurait pas été choisi « bon pour le service ». On en disait « Der hett e Macke. Nimm ne nit » (Il est fêlé. Ne le prends pas). D’ailleurs, les élus à une période militaire portaient le badge « Bon pour le service, bon pour les filles ».
Je descends d’un nid de célibataires
Du côté de mon grand-père maternel, je descends d’un nid de célibataires. Jungfere ! Une vingtaine de filles ! Impossible à mes arrière-grands-parents de leur fournir une dot ! Et sans dot, on perdait de son charme. Comme disait Sepp : « Une fille doit être belle, aussi vue de dot ». Alors, elles sont restées seules. Une vie de célibataire affairée très prisée dans la bonne société parisienne ! « Sie hann gedient » (Elles ont été utiles). Pensez donc ! Pas de congé de maternité. Pas de week-end avec un amoureux. Une présence sans faille. Les familles avec une grappe de célibataires qui restaient dans la maison paternelle avaient des bras pour participer aux travaux, elles vendaient le pain dans les boulangeries, binaient les champs dans les fermes, repassaient chemises et rideaux du village contre monnaie sonnante et trébuchante. Sur le plan nuptial, elles restaient en « stand-by ». Rien ne les condamnait à ne jamais pouvoir dire « oui » à un homme, souvent à un veuf avec 4, 5 ou 6 enfants à qui il fallait reprendre quelqu’un pour tenir les rênes. À défaut d’être Sissi, elles étaient Nanny McPhee.

J’ai donc rejoint la lignée familiale des célibataires. « Dee wie niemes anders hann ass e katz oder zwei » (Celles qui n’ont personne d’autre qu’un chat ou deux). E bissel e hex (Un peu sorcière). J’assume enfin. J’ai entendu une émission sur le célibat sur France Culture. On y dit que le célibat sublimé met la société en danger en éliminant la notion de procréation. Tant qu’il y aura cette joie de vivre seule, dit-on, il y aura moins de contribuables.
Pff, ne vous en faites pas pour le fisc ! Il se servira lors de votre succession.
Je ne jubile pas. Pas toujours facile, le célibat imposé. Mais comme dit mamema : « ledi gstorwe isch au nit verreckt ! » (mourir célibataire ne veut pas dire crever comme un chien).

 

 

 

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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 16:56

 

 

 

Le chiffre 2022 contient 3 fois le nombre 2. En numérologie, le 2 est aussi le balancier entre les extrêmes, entre l’accord et le désaccord, entre la guerre et la paix, le jour et la nuit et la joie et la peine. Bref, c’est une année comme toutes les autres. Rien ne change fondamentalement.
Oui mais… Il y a le Covid, le Kaspar Hauser des temps actuels. Comme pour Kaspar Hauser, on se pose les questions graves ! Qui est ce Covid ? D’où vient-il ? Qui l’a envoyé ? Est-ce une arme bactériologique envoyée par la Chine pour prendre la suprématie sur tous les autres États ? Est-il une technique mise à la disposition des chefs d’État pour leur permettre de manipuler leurs sujets et les déposséder de leurs libertés fondamentales dont celle d’aller et de venir ? Est-il une punition envoyée par le ciel définitivement outré par les comportements amoraux des humains ?
Le syndrome de la Tour de Babel
Le Covid serait-il dans la lignée des plaies d’Égypte et du déluge ? Il y a une vérité biblique là-dedans, la preuve : dans les familles, le Covid a provoqué le syndrome de la Tour de Babel : on ne parle plus le même langage. « Sepp, comment va ta sœur ? » - « J’espère qu’elle a une diarrhée perpétuelle. Cette c…. s’est fait vacciner et il faut montrer un PCR pour bouffer son foie gras maison à Noël ». 2022 est entre l’accord et le désaccord. La numérologie a raison.
Mamema dit : « S’laawe isch ganz andersch. S’isch nix meh wie vorher » (La vie a changé. Rien ne sera plus comme avant !) Je suis désolée de la contredire mais je m’inscris en faux. La vie est comme un film avec Hercule Poirot. Si, chez Agatha Christie, les meurtriers sont toujours en action, que ce soit sous les palmiers, sur un bateau ou dans un vieux manoir, dans notre quotidien nous avons toujours et encore les mêmes emmerdements (mot présidentiel), que ce soit sur les routes avec les embouteillages, dans la cuisine où le plastique recouvrant les deux paquets de pâtes en promo est plus difficile à forcer qu’un coffre-fort, ou devant sa photocopieuse.
Comme les manœuvres des pompiers
La photocopieuse a la turpitude d’un virus. Elle l’aura en 2022 comme les années précédentes. On ne sait pas faire face à ses frasques. La photocopieuse et son éternel « bourrage de papier ». On ne rattrapera jamais ce temps perdu à ouvrir le capot, tirer sur deux clapets, retirer un tiroir. Pour rien. Il n’y a pas de bourrage de papier. Vous me direz : « Virez-la, elle est inutile ». Mais noooon ! Elle est indispensable si on veut garder des traces de ses résultats de labo, de ses remboursements Sécu, de ses salaires et des situations bancaires, envoyés uniquement en fichiers informatiques et par mail. Et elle se plaît à simuler des bourrages de papier. Mon oncle geek me dit : « C’est comme les manœuvres des pompiers ! C’est pour que nous ayons les bons gestes quand ça arrive pour de vrai ».
On n’en finit pas avec les gestes préventifs ! Je viens de réparer deux bourrages fictifs ! Je vais donc me laver les mains. Autre geste préventif. Bonne année à tous !

 

 

Huguette Dreikaus ?

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26 décembre 2021 7 26 /12 /décembre /2021 08:22

 

 

 

 

Ce Noël n’est pas comme les autres. Même dans les familles. La peur de ce nouveau variant qui guette. Le début de l’enfer, c’est l’autre. Il fallait donc et il faut encore se méfier de l’autre, même si c’est un proche.
Avant le repas qui réunit nos ADN communs, nous avons fait des auto-tests, ce qui a augmenté les frais de repas de sept euros. Mais… on ne sait jamais. Les auto-tests sont le nouveau système de sécurité, tant et si bien qu’il faut les acheter sur des marchés parallèles puisque les pharmacies ont été dévalisées. Il y a quelque chose de pourri dans ce monde, même dans cet air de Noël qui fleure le sapin et la cannelle.

Manque cruel de candidats
Autre problème de ces fêtes de la nativité : on manquait cruellement de pères Noël ! C’est un article en rupture. Les États-Unis et le Canada se sont déclarés zones sinistrées. Il y a eu un manque cruel de candidats. D’abord à cause de la pandémie. Se retrouver dans un magasin ou devant un centre commercial et passer sa journée à être tripoté par des férus de relations tactiles, passe encore, si on asperge régulièrement son manteau rouge de spray désinfectant, mais rester assis toute la journée sur un fauteuil rouge pour prendre sur des genoux des enfants aux culottes mouillées d’urine ou des nourrissons qui régurgitent du lait caillé et fermenté, c’est rédhibitoire, même à 60 dollars de l’heure. N’est pas un saint homme qui veut !
Et puis il y a cette incompatibilité physique générée par les nouvelles règles du look. On ne trouve plus guère d’hommes ventrus au visage dont les veines rouges apparentes rappellent la carte de la route des vins. Le mâle fait dans la fitness, il cultive les tablettes de chocolat et a la peau du visage abrasée, lisse et vierge de couperose. Le nouveau père Noël rêve de ressembler à ce mâle superbement taillé avec un sourire ravageur qu’on voit dans la pub Audi. Un Santa Claus aux allures de James Bond. Hélas, il est difficile de se débarrasser des images d’Épinal. Les enfants attendent toujours de voir un vieux ventru et rougeaud en manteau rouge et blanc.

Pénurie de manteaux
Vous avez dit manteau rouge et blanc ? Ah la la ! Difficile, cette année, d’être approvisionné ! La filière asiatique est définitivement obstruée. Les chaînes de production chinoises produisent surtout des masques, du gel, des patchs détoxifiants et autres joyeusetés. Comment se dépatouiller alors, face à une telle pénurie ? Bon sang, mais c’est bien sûr, il aurait fallu utiliser toutes ces robes de mariée restées sur les cintres en raison des mariages annulés. Et hop ! Voilà le retour et surtout voilà la mondialisation du Chrischtkindel ! Mamema dit : « Un der mit de rote Nas word noo de Hans Trapp » (et celui avec le nez rouge fera alors le père Fouettard).

 

 

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19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 17:09

 

 

C’est le début de la quinzaine de la table. On se met à table, on quitte la table on retourne à table. La table devient à géométrie variable. On pose une plaque ronde en contreplaqué de 19 sur une table carrée pour avoir cette table ronde propre aux restaurants étoilés « soooo chic ». Bizarrement, on peut mettre au moins huit personnes autour d’une table ronde. On met les rallonges dans des tables magiques qui passent en un clin d’œil d’une longueur de 1,50 m à une table de plus de 3 m. On ressort les nappes adéquates garnies de sapins, d’étoiles et autres boules de Noël. Les bougies, les petites branches de sapin et autres colifichets idoines sont fin prêts pour la décoration ultime de ces symboles forts de la convivialité. Mamema dit : « E scheener tisch macht glickli ; e fescht isch e fescht » (une belle table rend heureux ; une fête est une fête).
Napoléon n’avait pas autant de problèmes de stratégie à résoudre
Et pour le plan de table ? Vous faites comment ? Difficile. Tante Eulalie clame : « nit nawe d’Charlotte » (Tante Eulalie ne veut pas être assise à côté de Charlotte). Roland aimerait être en face de sa belle-sœur Isabelle, histoire de lui faire du pied sous la table comme tous les ans. Il y a de l’érotisme sous le plat avec le rôti d’oie. Mamema veut être loin de son frère qui pue la soupe aux choux. Napoléon n’avait pas autant de problèmes de stratégie à résoudre pour mener ses batailles. Bien sûr, il existe des règles strictes pour un plan de table comme il existe des règles pour jouer à la bataille. Hélas, je n’ai trouvé que les lois promulguées par Nadine de Rothschild. Elle préconise de placer en priorité le général invité et l’évêque, puis les autres. Hopla ! Je n’ai pas ça dans mes amis. Le problème du placement reste crucial. Je me permets de vous mettre en garde. Le plan de table est vital pour la survie du couple qui reçoit. Mes parents avaient invité leurs parents et frères et sœurs en totalité. Facile pour eux : on avait une salle de bal. Ce fut le drame ! La famille de mon père estimait avoir été reléguée « au fin fond ». Horrible ! La guerre des Horaces et des Curiaces. La haine comme entre les Capulet et les Montaigu ! Essayez plutôt la tombola. On numérote les places, on met les numéros dans un chapeau et hop !
Et hop ! Tout le monde est en place. Et là, on met littéralement tout « sur la table ». C’est le cas de le dire : les rancœurs sont « uffgetischt » en même temps que les mignardises au foie gras et les cassolettes d’escargots.
Bref, en symbiose avec les bouchées apéritives, on crache sa bile et on bave ! Tout y passe. Les griefs en matière d’héritages passés ou à venir. Les critiques acerbes en matière de mode de vie : « Ehr pratzer mit eurem pratz auto » (bande de frimeurs avec votre voiture de frimeurs), ou « Si on ne sait pas chanter, on ne braille pas dans la chorale paroissiale. Même le bon Dieu se bouche les oreilles ».

L’amour en douce
Bon appétit ! Il n’y aura pas que l’omicron qui perturbera les repas de famille. La haine va gagner comme toujours.
Et l’amour dans tout ça ? Il peut venir en douce. Au fil des années de disputes. Pas plus tard qu’hier, Roland a envoyé un SMS à sa belle-sœur Isabelle : « Je t’aime » et elle a répondu : « Moi aussi ».

 

 

 

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6 décembre 2021 1 06 /12 /décembre /2021 11:49

 

 

L’escargot est l’animal totem de ce début de siècle qui trempe dans l’asexualité. Iel est né. Sous le sapin, vous pourrez chanter : “Iel est né(e), le divin enfant !” Déjà qu’on avait le chapon, un coq non genré pour se coucher sur nos plats au milieu des fagots de haricots, de pommes dauphines et de champignons, on n’a plus qu’à fêter Noël sous le signe de l’inclusion.
Tout est dans tout. Le masculin est dans le féminin, le féminin est dans le masculin. Pour le règne animal, la chose est inscrite dans la langue allemande depuis la nuit des temps. Der Hengst, die Stute, das Pferd. Der Hahn, die Henne, das Huhn. Le mâle, la femelle, le castré. Le neutre est inclusif. Va falloir introduire le neutre dans la langue française. Le neutre ou le diminutif. Das Mädchen. Das Bübchen. Les substantifs neutres pour désigner les petits qui ne sont pas vraiment genrés physiquement.

C’est le mâle qui répand la terreur !
C’est surtout le masculin qui est sur la sellette ! On crie haro sur le baudet ! C’est le mâle qui répand la terreur ! Tout a commencé en ces temps bibliques où Adam nous a menés hors du paradis végétarien, ce pays où coulait le smoothie de mangue et où se mangeaient les compotes de poire et les chutneys de figue. Heureusement que la route vers un nouvel Eden est déjà largement ouverte et se voit empruntée par des millions de personnes. Le nouveau Compostelle est là. Iel est un pèlerin à la recherche de la non-violence et de la contemplation.
Lili dit : “C’est vrai que les hommes ont une cruauté inhérente à leur statut de mâle.” Mais Lili ! Les hommes viennent de Mars ! Ils viennent d’un temps où il fallait avoir de la force et des attributs mâles pour affronter les bêtes féroces à poser sur le feu pour le repas familial et à les dépouiller pour y tailler manteaux et bottes. Il n’était pas encore arrivé, ce temps où il suffit d’aller à la boucherie pour demander son escalope ou de pousser le chariot chez Confection and co pour avoir à se vêtir.
Dans le contexte primitif, c’est parfois le sanglier qui gagnait et ce sont les marcassins qui avaient de l’homme à manger. Certes, il y avait déjà des chasseresses, mais pas assez en nombre pour assurer la pitance, car les femmes allaient d’une maternité à l’autre et passaient donc plus de temps à vomir pendant une grossesse ou à langer des nouveaux/elles-né(e) s qu’à aiguiser les flèches. N’est pas walkyrie qui veut.
L’ère nouvelle a commencé ! #metoo a mis à la une cette propension des mâles à foncer pénis en avant sur les femelles ! Out les secrets d’alcôve. Les projecteurs se braquent sur les turpitudes de tous ces taureaux sans pudeur. Après la messe de minuit, je marquerai une heure de silence pour toutes les femmes victimes de féminicide.
Mamema dit : “Miner Joseph isch e gueter Mann gewann” (mon Joseph, c’était un brave homme). Pour éviter les débats en famille : Vive le Noël inclusif ! Chez nous, ce sera donc escargots, chapon et cadeaux non genrés. Là, c’est difficile ! Fini, en effet, le temps des cravates, des chemises pour les hommes et des châles en soie ou des rouges à lèvres pour les femmes. Finalement, je vais faire des enveloppes. Avec des sous. L’argent n’a pas d’odeur et pas de sexe.

 

 

 

Huguette Dreikaus ?

  non ....ce n'est pas moi....
mais toutes les deux... alsaciennes  ....

 

 

 

 

 

 

 

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