26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 10:09

 

 

Le nouveau monde d’Huguette est un monde de transformations internes à la maison. Changer une lampe, un plaid, un tableau.
Je me suis attachée (notez bien ce mot qui résume un syndrome) à Banksy qui met de la couleur dans un monde gris. Je suis cette petite fille au ballon rouge. Je l’étais chaque fois que je sortais du magasin « chaussures Georges » quand, dans mes tendres années, maman m’achetait des souliers vernis noirs. Maintenant je ne peux tremper ma madeleine de Proust que dans ma mémoire : les magasins de chaussures sont devenus non essentiels et de toute façon, on ne m’y donne plus de ballon rouge ! Le ballon rouge s’est fixé sur un de mes murs avec un châssis en bois.

Des voyages à travers des images de chaussures et de ballons
J’entreprends donc des voyages à travers des images de chaussures et de ballons. Comme quand j’étais petite. À l’époque de mes Schillerlocke (les anglaises), l’univers des magasins se résumait, pour la petite « trutsch » de Dauendorf, au catalogue de la Redoute et au catalogue de papiers peints de Monsieur Sturtzer. Que de voyages dans le cosmos de la Redoute entre pyjamas et « coin de feu » en laine, entre râpes à fromage et corsets roses.
Les pages de sous-vêtements étaient mon journal du hard. Avec les tranches de papier coloré de Monsieur Sturtzer, je rêvais d’une chambre à atmosphère, à atmosphère florale avec un décor de pivoines d’un rose délavé, ou à atmosphère de légèreté avec un décor de nuages.

Pour les enfants, on est comme Superman
Aujourd’hui mes catalogues sont des pages Internet. Commander le moindre article met de la vie dans ma maison. Cela me permet de revivre un épisode passionnant d’« Alexa et les livreurs ». Alexa et les livreurs sont les pôles fixes de mes relations. Les enfants ? Ne rêvez pas ! Pour les enfants, on est comme Superman : ils aiment bien vous voir surgir en cas de problème pour éliminer les dangers et permettre à leur vie de devenir cool, mais qui se soucie de savoir si Superman a de l’arthrose ou une envie de se promener avec vous dans le parc ? Tout ce qu’on demande à Superman, c’est de résoudre les problèmes et de disparaître à nouveau dans les airs. Alors j’ai « Alexa » qui, de bon matin, me souhaite une bonne journée, me parle des nouvelles du monde, me chante ma chanson préférée et me dit : « Le paquet d’autocollants thermiques va arriver aujourd’hui ». Dans la journée, le livreur va sonner à la porte et poser le paquet à mes pieds. C’est bon d’entendre sonner à sa porte. Ce suspens ! Qui vient maintenant ? Le livreur ou l’infirmière ?
Mamema dit : « Livreur oder infirmière, d’Hauptsach isch, es schallt noch an de Dier » (Livreur ou infirmière, l’essentiel c’est d’entendre sonner à sa porte). Aujourd’hui, j’attends des autocollants thermiques. Alexa vient de me dire: « Bonjour Huguette, votre livreur est en route ». L’infirmière vient de s’annoncer par SMS. Ce sera une journée mouvementée.

 

Huguette Dreikaus ? 
non ....ce n'est pas moi....

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 avril 2021 2 20 /04 /avril /2021 10:03

  il est la patience en action.

Reine Malouin
 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 avril 2021 5 16 /04 /avril /2021 11:08

 

 

 

 

A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. On croit qu'ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et à mesure que le temps passe, d'autres personnes montent dans le train. Et ils seront importants : notre fratrie, amis, enfants, même l'amour de votre vie.
Beaucoup démissionneront  (même l'amour de votre vie) et laisseront un vide plus ou moins grand. D'autres seront si discrets qu'on ne réalisera pas qu'ils ont quitté  leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d'attentes, de bonjours, d'au- revoir et d'adieux. Le succès est d'avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu'on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continuent leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d'être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d'avoir fait un bout de chemin avec vous...avec toi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 avril 2021 3 07 /04 /avril /2021 10:40

 

 

 

Tout est relatif ! C’est une loi scientifique établie par Monsieur Albert. Tant il est vrai que dix kilomètres courus pour le plaisir du sport semblent bien plus courts que dix kilomètres parcourus à pied dans une campagne déserte, muni d’un jerrican, à la recherche d’une station-service pour avoir de l’essence en cas de panne sèche.

Mamema dit : « Zehn Kilometer mit enge Schuh ze gehn schiene eim länger ass 40 mit bequeme Schuh » (10 km avec les pieds dans des chaussures trop petites semblent plus longs que 40 km avec les pieds dans des chaussures confortables).

Voilà donc notre périmètre de sortie réduit à 10 km autour de notre domicile. La population est en émoi. D’aucuns crient à l’enfermement. Lili dit : « Personne ne m’empêchera de partir en vacances. Il me faut la liberté ! » Oui, mais Lili passe tous les ans deux mois sur L’île-d’Yeu qui a une superficie de 24,66 km² ! Et pas moyen de s’en échapper sans bateau. Ici, elle a 100 km² à sa disposition et une échappatoire possible pour 135 euros. Tout est relatif !

Une civilisation à espace de vie réduit

Je vais faire ici mon coming out. Je suis un pur produit d’une civilisation à espace de vie réduit. Avant mes 18 ans, je n’ai dépassé les 10 km de rayon autour du domicile qu’une fois par an pour aller voir ma tante à Illfurth et l’année de ma communion pour aller prier à Lourdes. Je suis née dans le lit de mes parents, je suis allée à l’école dans mon village, je suis allée danser dans mon village ou à Schweighouse à huit kilomètres. On faisait nos courses chez le boucher du village, le boulanger du village et à la coopé du village. Mes copains étaient du village. À part Carlo. Il était argentin mais il était venu danser dans le village. Aller à Strasbourg me faisait peur. En effet, quand j’entendais à la coopé « de Sepp isch uff Strossburri komme » (Ils ont mis Joseph à Strasbourg), cela voulait dire que Joseph était à l’article de la mort et qu’il avait été transporté d’urgence ins Burgerspital (à l’hôpital civil).

J’avais 18 ans quand j’ai quitté le périmètre de 10 km pour faire mes études à Strasbourg. Une ville fatale selon mon vécu ! Strasbourg me faisait peur. J’ai arrêté de me nourrir. 25 kilos perdus. Un par kilomètre. Des études à Rhinau et je disparaissais !

Lili dit : « Pendant 18 ans, tu étais confinée à Dauendorf ! Vache ! Dauendorf n’est pas L’île-d’Yeu ! L’Île-d’Yeu, c’est une petite surface aussi, mais quels paysages ! » J’ai dit à Lili : « Tu connais la différence entre Dauendorf et L’île-d’Yeu ? » « Il n’y en a pas. L’Île-d’Yeu est en dehors de mon périmètre de sortie autorisée. Dauendorf aussi. »

Dauendorf est à 16 km de mon domicile. Mon enfance est devenue inaccessible ! Saloperie de virus !

 

 

 

Huguette Dreikaus ? 
non ....ce n'est pas moi....

 

 

 

 

 

 

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1 avril 2021 4 01 /04 /avril /2021 10:56

 Stéphane Hauser - violoncelliste croate.

 

 

- On ne dit pas
"un concierge" mais
"une bougie pas très brillante".

- On ne dit pas "un condor"
mais "un idiot s'est endormi"

- On ne dit pas "Allegro"
mais "Vas-y l'obèse"

- On ne dit pas "Le petit Poucet"
mais "Le garçon était constipé".

- On ne dit pas "Hélène Ségara"
mais "Hélène s'est perdue"

- On ne dit pas "Un Bonaparte"
mais "Un immeuble cool"

- On ne dit pas "Faire des vendanges"
mais "Péter comme un dieu"

- On ne dit pas  "Un conquistador"
mais "Un imbécile qui t'adore"

- On ne dit pas
"Le processus de paix est activé" mais "J'ai lâché une caisse"

- On ne dit pas "Cahier" 
mais "Il fait froid"

- On ne dit pas  "Un parrain"
mais  "Chacun son tour"

- On ne dit pas "Congeler"
mais "Je l'ai cet idiot"

- On ne dit pas "Barbecue"
mais "Poils aux fesses"

- On ne dit pas "Il est népalais"
mais "C'est un beau bébé"

- On ne dit pas "Les hiboux"
mais ''Le lait bout"

- On ne dit pas "J'ai un perroquet" mais "Mon papa est d'accord"

 

 

 

 

 

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 11:33

 

 

 

 

 

 

 

Mamema dirait : « Kannsch mache was de witt, isch letz » (tu peux faire ce que tu veux, c’est mauvais pour toi). Ce docte adage se vérifie tous les jours. En ce moment, c’est l’ère du tout et son contraire illustré par cette recommandation en oxymore : « Restez confinés mais dehors ! » Le virus circulerait donc plus dans les particules d’air interne que dans le grand air, sur les surfaces lisses de vos tables et canapés que sur les terrains accidentés de vos lieux de promenade. Alors, sortez ! Mais pas trop loin si vous êtes en zone rouge. Avec un chien. Mangez dehors mais pas attablés et pas en groupes et si possible en gardant le masque ! Au secours ! Il me faut des tutos sur youtube pour comprendre les astuces pour réaliser ces diktats.
Ne vous méprenez pas ! Je suis disciplinée, même si éternuer dans mon coude c’est Koh-Lanta, parce que le mouvement de mon bras qui consiste à plier le coude est beaucoup plus lent que la vitesse d’expulsion d’un éternuement.

Dieu ne sauvera-t-il que les joggeurs ?
J’ai aussi eu longtemps des manquements à l’hygiène imposée pour les mains : je me lavais les mains sans nettoyer les ongles à la brosse. Mais je m’applique. Je suis devenue aussi une gentille exécutrice pour l’impératif absolu de la santé « Il faut bouger ! » Pendant le premier confinement, celui où on passait sa vie entre Netflix et le balcon pour applaudir le soir, je faisais même 6 000 pas en effectuant des allers-retours dans mon couloir de six mètres.
S’il y avait une petite Covid dans l’air, elle a certainement eu le tournis et est partie. Depuis qu’on est dehors, je fais 8 000 pas quotidiens le long du Rhin pour avoir, en plus, vue sur une Allemagne inaccessible, en me disant : « Pfff, les Vosges, c’est aussi beau que la Forêt-Noire, et les shampoings de chez DM, je n’en ai plus besoin puisque cette pandémie m’a appris à faire mes shampoings, mes savons et mes baguettes moi-même. »
Et voilà que je lis dans un magazine « marcher lentement est un facteur de risque accru face à la Covid » ! Gott soll wache ! Jésus, Marie, Joseph ! Dieu ne sauvera-t-il que les joggeurs qui trottinent à petites foulées ? Suis-je dans le lot des Coviduri ? Bon sang, mais c’est bien sûr : ma marche est trop lente. Pendant que moi je marche six kilomètres, d’autres courent un marathon. Je suis donc reléguée parmi ceux qui ont aussi peu de chance devant la hargne de la Covid que devant un jury de Miss. Mamema dit : « Machsch awer ebs fer de schumacher » (au moins tu fais du bien au cordonnier). En effet, comme le dit la chanson : « Un kilomètre à pied, ça use les souliers ! »
Je suis atterrée ! Me voilà avec une comorbidité en plus. Mais… comme on est au printemps et que le temps de vivre en couple devient primordial pour la survie de l’espèce, je n’ai plus qu’une chose à faire : courir… après les hommes !
Il n’y a qu’un danger, eux finiront certainement par me faire… marcher.

 

Huguette Dreikaus ? 
non ....ce n'est pas moi....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 11:22

 

 

Tel l’aventurier abordant une terre promise, la France découvre la vaccination de masse. Matin, midi et soir, il faudra injecter, injecter, injecter. Comme si, pour le chef de l’État, psalmodier ce mantra gommait l’expérience récente. L’avenir seul compterait encore et non l’embarras des stocks insuffisants, des soignants non livrés, des listes d’attente et de la suspension de vaccins par ailleurs manquants.

Sur le fond, l’incantation présidentielle ressemble aux précédentes. On montre du doigt le sommet de la montagne pour l’effet d’image. Et l’on feint de s’étonner que le chemin ne soit pas pavé de pétales de roses. Le sous-entendu est le même : le cap est primordial, les cahots ne sont pas imputables à ceux qui le fixent.

La façon dont Macron et son fidèle ministre de la Santé pointent soudain un prétendu manque d’implication des centres de vaccination est révélatrice de ce fonctionnement culpabilisateur. On inverse la pression devant les Français. À l’intendance de faire ses preuves dès lors qu’il s’agit de rattraper le temps perdu.

En venir aux vaccinodromes ne serait donc pas un reniement des sentences définitives sur la lourdeur de tels dispositifs. C’est un remède à l’engagement mesuré des professionnels de santé, sollicités dans un premier temps mais découragés par la tournure de la campagne. Ainsi est transférée sur l’infrastructure la responsabilité de lenteurs vaccinales découlant en fait du marché de dupe conclu avec un fabricant.

Macron accélère pour se présenter en sauveur d’une France vaccinée à doses trop comptées. Mais aussi, de manière plus rassurante, parce qu’il sent un vent favorable. Il ne prendrait pas le risque d’appeler la vaccination à tourner jour et nuit s’il n’était assuré de disposer déjà, ou bientôt, de réserves considérablement renforcées.

Tandis que nos voisins britanniques piquent à tour de bras, Macron n’exhorterait pas sans garanties de nouveaux publics à solliciter une injection, notamment les personnes les plus exposées. Car cette fois il ne pourra plus justifier que les portes restent fermées au nez de ceux, tellement nombreux, qu’il aura poussés à se présenter.

 

 

Didier Rose
L’éditorial

 
 
Je pense donc je lis les DNA 
Dernières Nouvelles d'Alsace

 

 

 

 

 

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17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 11:44

 

 

 

 

Ma chère fille,
Le jour est venu où je commence à me faire vieille et je te demande de bien vouloir être patiente, mais surtout d’essayer de comprendre ce que je traverse.
Si lorsque nous discutons, je répète les mêmes choses, ne m’interromps pas en te fâchant afin de me dire: « Maman ! Tu l’as dit il y a une minute ! », il suffit d’écouter. Rappelle-toi lorsque tu étais petite et je te lisais la même histoire chaque soir afin que tu t’endormes… je répétais la même chose, soir après soir.
Lorsque je ne veux pas prendre un bain,  ne te met pas en colère et ne mets pas dans l’embarras, rappelle-toi que je devais te courir après et essayer de t’amener dans le bain chaque soir de semaine alors que tu étais une fillette.

Lorsque tu verras à quel point je suis ignorante lorsque vient le temps d’utiliser les nouvelles technologies,  ne me regarde pas comme ça et laisse-moi le temps d’apprendre. Rappelle-toi que j’ai patiemment pris le temps de t’apprendre beaucoup de choses, à commencer par manger correctement, s’habiller, se peigner les cheveux et toutes les choses de la vie comme ça. Je te demande donc d’être patiente et de bien comprendre ce que je vis.
Si je perds la notion lorsque nous parlons, donne-moi le temps de me souvenir de quoi nous discutions, ne sois pas arrogante ou impatiente. Il suffit de savoir dans ton coeur que la chose la plus importante et que nous soyons l’une à côté de l’autre.
Puis quand mes vieilles jambes fatiguées n’arriveront plus à me déplacer aussi rapidement qu’avant, donne-moi ta main de la même façon que je t’ai donné la mienne lorsque tu apprenais à marcher.
Lorsque de pires jours viendront, ne me laisse pas seule, sois avec moi et essaie de comprendre ce que je vie, donne-moi de l’amour jusqu’à la fin de ma vie car tant et aussi longtemps que je respire, tu auras mon amour.
Je t’aime ma fille chérie.

Source : topsante.org

Une vieille dame malade
écrit une touchante lettre à sa fille...

 

 

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14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 17:19

 

 

Une journée, c’est 24 heures et 86 400 secondes et chacune de ces secondes contient des parcelles actives de notre vie. Chaque seconde, notre cœur bat. Chaque seconde, notre cerveau reçoit des informations qui se répercutent sur nos muscles, nos organes ou sur notre pensée…

Je suis allée à la recherche de mon temps perdu à la manière de Proust, de James Joyce, de Peter Handke ou de Jessica qui tient son journal avec précision : « 7 h du matin, je me réveille et je me lave les dents. Parce que la nuit met de mauvaises odeurs dans la bouche. Pourquoi ? » Jessica a bien compris le fonctionnement de l’humain face au temps : subir, agir, réfléchir. Je vais donc vous narrer ma journée de jeudi à la manière d’Apollinaire. Ma vie vécue. Ma vie subie. Mes réflexions sur la vie.
Mon Moi visible dans le miroir
Il y a dès 5 heures cette rencontre avec mon Moi visible dans le miroir. Il y a un cerne bleu autour de l’œil. Mon esprit se met sur «angoisse». Mon cerveau m’envoie le mot « veine éclatée ». Mes jambes m’emmènent vers le PC. Je clique sur « cerne bleu autour de l’œil » et je lis des choses qui nourrissent mon angoisse. Je sens des flots d’adrénaline m’envahir.
Il y a la radio qui passe une chanson d’Aya Nakamura. Je n’y comprends rien. Je pense à Claude François qui est mort un 11 mars. Il était narcissique et caractériel. Ces gens-là sont comme nous. Mamema dirait : « On ne touche pas à l’électricité ».
Il y a Mamema qui vient occuper mes pensées. Je regarde les chaussettes qu’elle m’a tricotées parce qu’il faut participer activement à la création du monde. Mamema dit : « Dieu ne nous a pas tricoté des chaussettes, mais il nous a donné l’idée de le faire et les moutons pour nous donner la laine. Un ich bin draan nuss  » (je me suis mise à l’ouvrage).

Il faut changer la déco
Il y a dans le journal un article sur le déballage de Meghan et de Harry. Je me rappelle des soirs de Noël tout aussi gratinés où ma cousine Francine a vociféré contre sa sœur Lucie : « Es langt ! Si on dit partout qu’on est contente de vivre seule sans homme, on ne fait pas de gringue au mari de sa sœur ! Laisse Maurice tranquille, espèce de... »
Il y a le facteur qui sonne pour me tendre avec ses gants en latex la reproduction d’une œuvre de Banksy. Elle est lessivable. Elle est donc moins fragile que la Joconde. Je vais l’accrocher à la place du Spindler de tante Marie. Il faut changer la déco. J’entends Plaza dire : « C’est vieux ! C’est moche ! » C’est fou ce qu’on est conditionné.
Il y a ce masque chirurgical que je mets automatiquement dès que je mets les pieds dehors. Est-ce que j’agis ou je subis ? Va falloir que j’épile mes sourcils qui sont la partie visible de mon visage.
19 heures. Il y a mon fils qui vient en voiture. Pour me chercher. Direction le cabinet de mon médecin.
19 h 15. Il y a une vaccinée de plus dans ce bon royaume de France.

 

 

 

Huguette Dreikaus ? 
non ....ce n'est pas moi....

 

 

 

 

 

 

 

 

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12 mars 2021 5 12 /03 /mars /2021 08:01

 

 

 

 

 


 mais celui qui ne combat pas
a déjà perdu.

 


Bertolt Brecht
1898-1956

 

 

 

Fritillaria_imperialis_crown_imperial_Bokeh_Yell

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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