26 octobre 2010
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L'urgence médicale, comme le progrès, ça n'attend pas. Raison pour laquelle, sans doute, le second est venu au secours de la première. Explication : un robot téléphonique indique, sur appel au 3237, la pharmacie de garde la plus proche. Pour 34 centimes la minute, on a droit à un étalage de toute la science accumulée en matière de serveur vocal. Enorme. Faut vraiment être mal, pour ne pas se marrer. Passons sur les classiques "tapez 1", suivis des non moins traditionnels "choix incorrect". Simple mise en bouche, ou en oreilles, comme on veut. C'est, une fois cette épreuve nerveuse franchie, qu'une voix féminine gratifie le client alsacien d'un sketch comme on n'en entend plus guère qu'aux JT du 20h. Et encore. D'évidence, le numérique mondialisé fait peu de cas des particularismes locaux. Allô, bobo numéro Donc, ne pas s'étonner d'entendre parler d'Osodowald (sans doute pour Ostwald) ou d'Os-bergen (pour Hausbergen). Comprendre que Hénheim correspond à Hoenheim ou que Dallendène fait référence à Dahlunden. Sauf à être pressé par les événements, ce service de pointe peut aider à découvrir une autre géographie de l'Alsace : l'ordinateur vocal renvoie à Bolvillé (Bollwiller), Mansté (Munster), Turquème (Turckheim), voire Boukseuwiller (Bouxwiller). Consciente de ses faiblesses linguistiques, la machine n'hésite pas à indiquer des itinéraires : "à mi-chemin entre Colmar et Mulhouse" on trouvera Reuguisheim (Réguisheim). Près de Saverne, voilà Nioueuwiller (Neuwiller). Parfois, la voix déraille, et il faut s'accrocher au combiné pour espérer piger. Mieux vaut ne pas appeler avec une otite : on n'est pas près de comprendre où trouver ses gouttes auriculaires. Au fait, si quelqu'un connaît en Alsace les villes de Dreuguemingen ou de Briniquème, qu'il n'hésite pas à se signaler au robot parleur : des pharmaciens de garde y sont peut-être en souffrance. Didier Rose Je pense donc je lis les DNA Dernières Nouvelles d'Alsace | |
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Published by Simone
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Didier Rose