22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 10:34

 

 

 

Vous êtes-vous déjà posé des questions sur votre genèse pour savoir ce que le moment de l’acte de reproduction, qui vous a posé dans ce monde, a eu comme impact sur votre sort ?  Moi oui ! Et je dis haut et fort « merci Madeleine, merci Eugène », merci maman, merci papa. Eugène est rentré sain et sauf des péripéties douloureuses de la guerre pour épouser une jeune fille nubile et orpheline de père qui attendait à la fois l’amour et un mâle pour les soutenir elle et Mamema dans leur bistrot, dans ce lieu d’hommes, des durs, des vrais qui n’avaient pas été éduqués dans la délicatesse rothschildienne.
Merci Madeleine ! Merci Eugène !
Merci Madeleine ! Merci Eugène ! Quelle belle idée ils ont eue de me faire naître en 1949, de m’avoir posée dans cette ère des bouleversements abyssaux ! Je suis née dans cette préhistoire où on allait à l’école en sabots ou en snow-boots selon la météo ; maintenant, Zalando peut te livrer des pompes différentes chaque jour.   Je suis née dans des temps où faire sa toilette relevait d’une grande période préparatoire consistant à javelliser l’évier, à chauffer de l’eau dans une bouilloire, à faire ses ablutions. Le bain se prenait une fois par semaine aux bains municipaux de la ville la plus proche ; maintenant, tu as douche, sauna et tuyaux d’aspersion thérapeutique à la maison.  Je suis née avec le besoin de courir à la bibliothèque municipale pour trouver des documents sur l’histoire ou le livre à lecture obligatoire ; maintenant, tu as toutes les données sur histoire, géo, sciences et art sur les pages de Google, sur ta table de cuisine. L’esprit peut s’éclairer alors que le corps reste en peignoir et en schlappe. Même les chirurgiens peuvent faire du télétravail, pilotant des robots au scalpel et au bistouri à distance.
Mamema cuisine avec Etchebest
Quel beau parcours m’a été donné à cause de cette date qui m’a fait naître au moment de toutes ces évolutions révolutionnaires ! Cette coïncidence de mon histoire personnelle avec la grande Histoire et ses progrès m’a permis de m’initier aux sciences informatiques, de devenir une créatrice de vidéos TikTok, de pouvoir réparer mes petits appareils électriques grâce aux tutos de Youtube.  Nous sommes tous devenus omniscients et polyvalents. Mamema cuisine avec Etchebest. Elle a un portable. Elle dit : « La Coop n’existe plus mais maintenant, pour savoir ce que font Angèle et Yvonne, je regarde sur Facebook, là elles mettent tout, leurs gâteaux, leurs nouvelles robes et les photos de leurs thés dansants. C’est mieux qu’avant ! J’ai pu arrêter d’acheter des sardines juste pour écouter les ratschereie de ces bonnes femmes. »
Confucius dit : « Toute cette évolution a été fatale aux sardines. »

 
 
 
Huguette Dreikaus

 

 

 

 

 

 

 

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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 10:55

 

 

 

Connaissez-vous Vicky Leandros ? Je vous parle d’une chanteuse que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Une chanteuse allemande d’origine grecque surtout connue pour avoir gagné l’Eurovision en 1972, c’est-à-dire connue par les amateurs de ce concours surréaliste que j’attends personnellement toujours avec impatience pour entendre une de ces phrases si drôles  : « Italy one point ».  Qui parle encore de Vicky Leandros ? Les journaux allemands du style Neue Post ou Neue Welt qui racontent aux vieux les péripéties des stars de leur âge.  On y lit des papiers émouvants sur la prostate de l’un, le mariage à 91 ans d’un autre et sur les aléas de leur vie (divorce, faillite, démence, etc.) Et donc, cette semaine, on a parlé de Vicky Leandros (qui a choisi un prénom qui se termine par un i-grec pour marquer ses origines).
Une chute qui aurait pu être fatale
L’interprète de « Après toi » donne encore des galas, très souvent lors de croisières, ce qui est super pour un chanteur un peu “has been” car le public est captif ! On ne s’échappe pas si on est sur un bateau. De surcroît, il n’y a pas mille choses à faire.    Et voilà que cette vénérable dame de 75 ans tombe de scène. Une chute d’un mètre qui aurait pu lui être fatale : une nuque est si vite brisée, un cœur s’arrête facilement en cas de forte angoisse.   Mais Vicky n’a rien. Elle dit « Ils étaient 101 anges gardiens à me prendre à bras-le-corps et à me déposer doucement par terre. »   Pourquoi 101 anges gardiens ? Les a-t-elle comptés ? Pourquoi lui en faut-il autant ? Y aurait-il une protection divine à deux vitesses ? Qui croit encore aux anges gardiens ? De nos jours on mise sur les assurances, sur le SAMU, sur les caméras de surveillance et sur les opérations Ulule pour échapper au pire.  Qui ferait encore appel à son ange gardien ? Moi !!! J’en ai vu un toute mon enfance. Sur un tableau accroché au-dessus du canapé il y avait un ange blond avec une robe vaporeuse verte et rose qui aidait deux enfants à traverser un torrent.    Cet ange est toujours avec moi. Croyez-le ou non, il m’a déjà secourue en bien des circonstances.
Ceci dit : je n’ai qu’un seul ange gardien ! Bien qu’à mon avis il faudrait beaucoup d’anges pour me soulever si je chutais. 101 ? Pourquoi pas ?

 

 

Huguette Dreikaus

 

 

 

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10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 04:01

 

 

Les journaux s’en sont fait l’écho : Isabelle Huppert a été interrompue par un « On ne comprend pas ce que tu dis » venu de la salle pendant son interprétation de Bérénice , de Racine, dans une mise en scène incluant un bégaiement. Le spectateur, comme le citoyen, entre dans l’arène, ce lieu où sont confrontés ceux qui font le spectacle et ceux qui assistent au spectacle. C’est un lieu où le spectateur a eu, un temps, le droit de mise à mort sur l’individu au centre de l’exhibition. Il lui suffisait pour cela de baisser le pouce.
Éliminer celui qui fait le show est un ball-trap très prisé. Dès 1930, avec un crochet, on descendait de scène les chanteurs qui n’avaient pas la chance de plaire. Dès lors, on appela ces concours de chanteurs amateurs des « radio-crochets ».
Même les pros ne sont pas à l’abri. Justin Bieber, Gad Elmaleh, Roberto Alagna ont dû quitter la scène sous des huées de spectateurs. Ce mur invisible qui fait d’un artiste comme une toile de maître à respecter, ce mur-là est tombé. Comme les toiles de maître sont aspergées de soupe, les artistes de la scène sont interrompus et contestés « in situ » et illico.
Mon mari a lui aussi interpellé Darry Cowl en son temps : « Monsieur, quand on bredouille, on travaille plutôt comme boulanger. » On peut dire, avec un jeu de mots, qu’il lui a décroché un pain. Je ne savais plus où me mettre. J’ai fait comme Simon Pierre au moment de la Passion du Christ, j’ai dit : « Je ne connais pas cet homme. »  Il faut dire que ce mur invisible qui, en principe, doit séparer l’artiste de son public, est ouvert dans les deux sens. Il y a en effet de plus en plus d’artistes qui interpellent le public.

Faire le trublion est devenu un rôle à part
« Hé toi, là-bas, la rousse ! Faut faire un procès à ton coiffeur. Il t’a loupée. T’as la même tête qu’une allumette mais vu ta tronche on n’a pas envie de t’allumer. » Ou encore : « Bravo pour vos œufs miroir, Monsieur, oui, vous avez bien des œufs miroir car avec la panse que vous avez, il vous faut bien un miroir pour pouvoir les voir. » Et j’en passe.
J’ai même assisté à un spectacle à Paris où le comique a donné 200 euros au spectateur du premier rang en guise de dommages et intérêts pour l’avoir fustigé et raillé sans vergogne tout au long de la soirée.
« Faire le trublion » est ainsi devenu un rôle à part dans le spectacle vivant. On appelle cela « faire le Baffie ». Notre régional Tom Dingler a rempli cette tâche dans Motus.
Il s’agit de trouver « la » phrase. C’est un art aussi. Faut-il dire aux spectateurs, qui ne sont pas rompus à l’art de l’interpellation, comme on le dit aux enfants qu’on emmène au théâtre : « Soyez sages ! » ?
Il est bien qu’il y ait une vraie relation entre celui qui dit et celui qui ressent. C’est ainsi que naissent les applaudissements et les rires. L’émotion se partage. Et s’exprime. Mamema dit : « Si celui qui est sur scène éternue, je lui dis : Gsundheit ! » Au théâtre, on est entre humains. Les monstres sacrés sont au cinéma.

 

Huguette Dreikaus

 

 

 

 

 

 

 

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1 avril 2024 1 01 /04 /avril /2024 12:32

 

Encore une question sibylline qui use du double sens d’un mot. En fait, ma question réelle est celle-ci : « Pourquoi donner des coups de pied à cet os de l’oreille qu’on appelle étrier ? ». Bref, je m’en vais vous parler de cette forme de cruauté qui a besoin d’une oreille pour s’exprimer.
La chose commence à l’école, où le garnement se faisait tirer l’oreille en cas d’insolence, de paresse ou d’inculture. J’utilise un temps de passé pour parler de la chose car, de nos jours, tirer les oreilles d’un chenapan c’est un acte de barbarie, voire une torture. Pourtant, selon les adeptes de l’auriculothérapie, tirer le lobe de l’oreille c’est actionner le bon fonctionnement du cerveau symboliquement présent dans la partie molle du pavillon. Malgré tout, cela n’a plus cours. Il est interdit à toute personne avec un rôle éducatif de s’en prendre aux oreilles des pioupious qui lui sont confiés. Révolu aussi le temps où on pouvait coiffer le potache d’oreilles d’âne et le poser dans un des coins de la salle de classe. Voilà une humiliation publique qui pourrait entraîner des troubles de la personnalité. Comptez les prédateurs sexuels et les serial killers qui portaient le bonnet d’âne durant leur scolarité !
Toutes les pratiques cruelles envers les oreilles sont prescrites par la loi. Sauf la moquerie. Sur ce plan-là, ça y va ! Les gens avec de grandes oreilles sont l’objet de railleries millénaires. C’est tout juste si on ne dit pas à haute voix cette phrase qui se susurre dans les allées des marchés et dans les cafétérias : « Avec des oreilles pareilles, Charles ne devrait pas être roi ».
Or, rien n’arrête la cruauté et surtout pas celle qui s’attaque directement aux oreilles, aux vraies, celles qui sont faites de chair et de cartilage. C’est dans un acte de barbarie que Mike Tyson a arraché l’oreille de son rival… avec les dents ! Le rituel est acté. Le crime de bouffe-oreille aussi a été perpétré maintes fois avec ingestion ! En 2011 lors d’un match de rugby, en 2016 dans un salon familial et en 2022 lors d’un concert à Clermont-Ferrand. Et j’en passe… Une masse. Nous sommes en 2024 et en Russie, où un suspect de la fusillade de Moscou a eu l’oreille coupée. L’oreille de l’autre est le sublime objet pour une vengeance.
Personne n’est innocent ! Pas même vous ! Les statistiques démontrent que 59 % des personnes s’attaquent en premier aux oreilles du lapin de Pâques. Ne soyez pas cruels ! Manger des cloches !

 

 
Huguette Dreikaus

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 15:46

 

 

 

La vox populi mériterait, en certaines occasions, d’avoir une extinction de voix. On dit que les bobards ont les jambes courtes, mais apparemment les progrès de la chirurgie esthétique qui permettent à Marie Charlotte d’avoir la longueur des jambes d’Adriana Karembeu, permettent aussi aux bobards d’avoir des bottes de sept lieues et de se répandre à vitesse grand V.
Voilà donc que le mythe du transgenre circule à nouveau dans les sphères de ceux dont l’Histoire gardera le nom. On est revenu au temps de Jeanne d’Arc. La pauvre Pucelle qui avait pourtant donné sa vie pour sauver son pays, se vit traiter de transgenre. Le 20 juillet 2015, le journal Libération rapporte cette rumeur : « Jeanne d’Arc s’appelait Philippe ». Et voici que le spectre de la médisance reprend corps : « Brigitte Macron s’appelle Jean-Michel ». Telle est la clameur qui s’est levée. Nous aurions Mrs Doubtfire à l’Élysée.

Fichez la paix à Brigitte !
Il est vrai que nous vivons dans une époque où l’inclusion est reine. Mais de là à attaquer de front une femme avec une rumeur qui tient de l’ineptie, c’est fort de café. Pour faire vaciller le pouvoir politique d’un chef d’État, il y a des doutes plus légitimes à émettre à son sujet que celui qui concerne l’ADN et le caryotype de son épouse. Fichez la paix à Brigitte ! Elle a été une prof exemplaire et même Truchtersheim le sait. Elle a mis trois enfants au monde. Si elle était Jean-Michel Trogneux, elle aurait accompli un miracle de la science, une chose exceptionnelle que seul Arnold Schwarzenegger a pu accomplir dans Junior , sous les caméras d’Ivan Reitman. Nous sommes dans la science-fiction. Nous sommes dans l’univers fictif de Harry Potter, qui transforme sa tante en ballon pour se venger d’elle, dans un mouvement de haine.
L’aversion envers Macron est-elle telle qu’il faille détruire l’image de son épouse ? Nous avons à l’Élysée, pour la première fois depuis de Gaulle, un couple légitime sans histoires de changement brusque de l’épouse en plein mandat, sans scooter avec casque et sans nuitées « douche comprise ». Quel bonheur de voir Brigitte et Emmanuel, la main dans la main, après 17 ans d’union officielle. Faut-il insuffler de l’étrange ou du morbide dans une relation qui dépasse nos idées «  kleinkariert  » (mesquines), comme disent les Allemands ? J’ai moi-même partagé douze ans de ma vie avec un homme de 24 ans mon cadet. Et alors ? Maintenant je la partage avec trois chats. Est-ce un vice ?
Brigitte Macron, née Trogneux, vous êtes une femme. Mais, dans les situations que vous avez à vivre, je dirais, face à votre courage : « Bravo ! Vous avez des couilles ! »

 
 
 
 
Huguette Dreikaus

 

 

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 12:41

 

 

 

 

La saison touristique nouvelle est lancée. Les prospectus sont dans les boîtes aux lettres. Les agences tiennent salon. L’éco-responsabilité s’arrête là où commence la recherche d’un asile climatique temporaire avec vue sur palmiers, pagodes ou mosquées, les fesses posées sur un dromadaire, dans un pousse-pousse, un tuk-tuk ou en taxi, jaune si vous êtes à New York. Les avions font à nouveau le plein. On enregistre jusqu’à 100 000 décollages et atterrissages par jour, six millions de personnes sont attachés dans des fauteuils à siroter du jus de tomate et à mâcher des poulets au safran, à la coriandre ou aux noix de cajou, selon les compagnies aériennes.
Instagrammer en direct
Au diable l’empreinte carbone. Il faut entretenir le tourisme. Il représente presque 4 % du PIB de la France, 12 % pour un pays comme la Thaïlande. Chacun s’y met. Marie-Claire partage l’appartement de sa maman en été. Sa maisonnette romantique au bord du lac, elle la loue pour des villégiatures. Jo et Louise ont des chambres d’hôtes. Pour améliorer leur quotidien, ils acceptent de partager leurs maisons avec des quidams fouineurs qui leur mettent, sous le nez, des araignées, des doigts maculés de poussière prise sur le haut des armoires et des poils de cul trouvés sous le matelas. Vive les touristes.
Les villages organisent des fêtes colorées, des défilés de chars fleuris, des cortèges musicaux. Ce n’est pas samba-samba comme à Rio, c’est polka-polka, mais c’est le même esprit. Les smartphones se remplissent d’images. C’est le nouveau but des voyages : instagrammer en direct. Faire un trek dans l’Himalaya n’est plus une chose exclue ! C’est le Koh Lanta d’une vie : accompagné d’une dizaine de sherpas et de son médecin, gravir un 6 000 mètres et instagrammer l’instant. Si, de surcroît, vous faites une chute fake en criant « Salut les schnecks ! Je me suis ratatiné la gueule mais à 6 000 mètres, ça n’arrive pas tous les jours », alors là vous avez une pépite pour TikTok. Vous allez engranger un million de vues, c’est sûr.
Dans les chiffres du tourisme, il serait bon de savoir quelle est la part de tourisme pour regroupement familial. Ma copine Lili a trois enfants. Il y en a un qui a ouvert une pâtisserie en Australie, l’autre travaille à Londres pour Sotheby’s et le troisième gère son Riad à Marrakech. Les cas de ce genre sont légion. Bientôt, cet état de fait aura un effet néfaste sur le nombre de nuitées d’hôtel, car tous ces touristes pour regroupement familial vont dormir chez l’habitant.

 
 
 
Huguette Dreikaus

 

 

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12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 17:02

« God save the King ! ». Voilà que cet impératif absolu lancé vers le ciel britannique prend toute sa signification. Charles est atteint d’une forme de cette maladie qui fait frémir tout un chacun lorsque le mot est prononcé. Quelle forme ? Une forme noble. « Mon cousin, permettez-moi de vous dire qu’une vessie royale n’est pas une lanterne malgré les privilèges du roi ».
Des questions se posent chez les coiffeurs, devant les tasses de café. Les avis divergent (sans jeu de mots). Les uns disent : « Le pauvre ! Il a attendu si longtemps d’être roi et hop, la catastrophe. » Eh oui, chères gens ! La vie est un château de cartes, tout finit fatalement par s’écrouler. Mamema dit : «On est toujours puni par là où on a péché». Mamema est une inconditionnelle de l’adage « Gottes Mühlen mahlen langsam aber sicher » (les meules du moulin de Dieu finissent toujours par vous broyer). Lady Di’s vengeance ?
Voilà donc Charles III sommé de se déculotter devant les carabins. Celui qui règne sur seize États et des dizaines de millions de sujets devient l’objet de manipulations des services d’imagerie. « Ne respirez plus ! Respirez ! » Il y a des lieux où même un roi est seul. Sans sa garde. Des lieux comme les toilettes que Mamema nomme ainsi : « De Ort wie sogar de Kaiser zue Fuess anne geht » (un endroit où même l’empereur se rend à pied). CQFD.

Habeas corpus !
Poor Charles ! Tout un monde de prescriptions. Après avoir été à la solde de sa mère il est à la solde de son corps. On n’échappe pas à son enveloppe terrestre, habeas corpus, c’est écrit dans la charte britannique.
Confucius dit : « Il arrive un moment où c’est le corps qui te dicte ta conduite, c’est lui qui te permet de marcher ou pas, de manger ou pas, de faire la nouba ou pas. »
Ce cancer de la prostate fait de Charles un vrai démocrate car il a le syndrome Mitterrand, qui a eu la même maladie. Si cela peut rassurer Charles, François a vécu encore quinze ans. Et je ne vais pas omettre de parler d’Eugène Oster, mon père. L’analogie est trop évidente. Eugène est né le même jour que Charles, un 14 novembre, et comme lui il avait un cancer de la prostate, pendant trente ans. Il est parti à 94 ans. Alors comme diraient les Allemands, « Charles halt die Ohren steif » (tiens bon, littéralement garde tes oreilles dressées). Là, ça devrait le faire. God save the King !

 

 

Huguette Dreikaus

 

 

 

 

 

 

 

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26 janvier 2024 5 26 /01 /janvier /2024 11:44

 

Dès notre conception, nous sommes sujets à question : « Ce sera un garçon ou une fille ? » Enfants, nous sommes soumis à des questions perpétuelles : « Tu t’es brossé les dents ? » « Tu as fait tes devoirs ? » « Tu étais où ? » Et nous en avions aussi dès les dents de lait : « Pourquoi faut-il écrire de la main droite ? » « Pourquoi on glisse sur le verglas ? » « Pourquoi mon pullover gratte ? ».  Notre besoin de savoir le fond des choses est intarissable et l’époque actuelle est des plus propices à des questions existentielles. « Pourquoi les hommes se sentent-ils obligés de brutaliser les femmes ? » « Pourquoi les gens ne sont-ils pas en harmonie avec leur façon de voir la vie ? » « Pourquoi une femme qui doit gérer l’école publique au niveau de l’état prône-t-elle l’école privée ? » Pour mettre ses enfants à l’abri de ses propres décisions ? « Pourquoi tu me quittes si tu m’aimes ? » Grande question, au moment des ruptures, quand la phrase antalgique qui résonne est : « Tu sais, je t’aime encore mais il est vital qu’on se sépare ! »   Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? C’est le mot de ce siècle, qui ne laisse plus de place au mystique et au miracle. Il faut une explication à tout, une explication rationnelle. En cas de maladie, on se demande d’où ça vient, et on ne s’en tient pas aux facteurs pathogènes. On cherche aussi qui est le maillon faible dans la généalogie, celui qui a semé la zizanie dans des chromosomes d’un futur centenaire.
Une part de mystère
En cas de pluies incessantes, on en revient au déluge et on se pose la question de savoir si Dieu, une fois encore, punit l’humanité. Heureusement qu’il y a encore des énigmes qui résistent, comme celle du Loch Ness, celle de ce crucifix qui saigne à Calcutta, celle de la moustache dessinée sur une de mes affiches… Ce monde aurait besoin d’une part de mystère, besoin de croire aux miracles.  J’ai lu dans Le Monde du 18 janvier un article de fond pour répondre à une question certainement essentielle : « Pourquoi le pipi est-il jaune ? » Dingue, ce besoin de savoir ! Alors je vous donne la réponse : « Chaque jour, nous produisons 250 à 350 milligrammes de bilirubine, issue de la dégénérescence de nos globules rouges car ceux-ci sont dégradés en bilirubine. Associée à de l’albumine, elle va jusqu’au foie, rejoint alors l’intestin, où certaines bactéries la transforment en urobiline… Le fameux pigment qui teinte l’urine en jaune. »  Voilà, vous savez tout. Et quel est l’intérêt de savoir cela ? Tout simplement, cela me permet de féliciter chacun d’entre vous de réussir, plusieurs fois par jour, à exécuter ce long processus chimique. Et tout cela rien que dans le but de pisser jaune.  Voilà, vous savez tout. Et quel est l’intérêt de savoir cela ? Tout simplement, cela me permet de féliciter chacun d’entre vous de réussir, plusieurs fois par jour, à exécuter ce long processus chimique. Et tout cela rien que dans le but de pisser jaune.

Huguette Dreikaus ? 

  non ....ce n'est pas moi.... mais toutes les deux... alsaciennes  ....

 

 

 

 

 

 

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18 janvier 2024 4 18 /01 /janvier /2024 16:22

 

Les infos sont le sel de ma vie, la base de mon travail et de mes pensées philosophiques. Je lis au moins une douzaine de journaux tous les jours. L’actualité actuelle se résume en quelques mots : le Hamas, le grand froid, Gabriel Attal, Poutine, Gérard Depardieu et Alain Delon.
Cherchez l’erreur ! Les infos sont censées nous renseigner sur ce qui influence ou peut influencer gravement notre vie. Dans cet ordre d’idées là, le Hamas et Poutine ont leur place, puisque nous pourrions tous pâtir de l’étalement du conflit. Le grand froid menace la santé et augmente les risques d’accidents. Nous le signaler déclenche de notre part des gestes de mise en sécurité. La nomination d’un nouveau premier ministre engage l’avenir immédiat de nos structures. Depardieu illustre les faits divers et son histoire met l’accent sur les comportements totalement criminels envers les femmes. OK ! Mais que fait Delon là-dedans ? En quoi ce regard permanent dans sa sphère la plus intime a-t-il une légitimité pour être l’objet d’articles répétés à l’infini dans l’ensemble des médias ?

Corrida familiale
Tu as là une vue directe sur une corrida familiale des plus odieuses et surtout vue sur une chaise percée. On dévoile le Delon vieux et malade, avec autant de colonnes et d’images que du temps du Guépard. Ce mythe du cinéma, beau et fier, doit-il accepter de lire dans tous les magazines qu’il est devenu une chose moribonde incapable de gérer sa vie, une sorte de blob ? On est dans la pire expression d’une pièce de théâtre de boulevard. C’est une ingérence intolérable dans son intimité. Le pire, c’est la mise sur orbite de la tournée avilissante de ses proches devant micros et caméras. Même son garde du corps Chami a chouiné dans l’arène insalubre d’Hanouna. Et ce type te balance son avis sur la star et sur sa famille !
Le déballage des valets
Nous voilà de plain-pied dans une de ces formes d’expression qui s’inscrit aussi dans la « littérature » de gare ou des œuvres de « trou de serrure » : le déballage des valets. Les femmes de ménage qui écrivent des livres sur l’hygiène des stars… Non mais… Elles sont là pour laver les draps et les culottes sales, pas pour y mettre le nez, comme l’a fait et relaté dans son livre la femme de ménage des Pitt-Jolie.
Il y a un livre aussi où le chauffeur balance sur Jacques Chirac. Il est vrai que nul n’a une intimité aussi grande avec une personnalité que son chauffeur, son garde du corps ou sa femme de ménage ! Et alors ? Est-ce que ça nous regarde de savoir si un grand de ce monde ou une star sent la lavande à minuit ou le vomi ?
Laissez Delon tranquille ! Laissons-le vivre sa vieillesse selon son choix ! Il peut, comme nous tous, donner son argent à qui il veut. C’est son argent ! Lili me dit : « C’est comme chez les Smet ! » Non ! Les Hallyday-Smet ont attendu que le taulier soit mort pour se déchirer. Mamema dit «  Wann de alt bisch doo sin dee wie uff s’geld welle hupse un einer wie uff d’seel will hupse. Un noo ? E alter kann au noch hupse  » (Quand tu es vieux il y a ceux qui attendent de sauter sur ton argent, le diable qui attend de sauter sur ton âme, mais les vieux eux-mêmes sont encore capables de sauter). Et ce n’est pas Hugues Aufray qui dira le contraire. Ni Freddy Quinn.

Huguette Dreikaus ? 

  non ....ce n'est pas moi.... mais toutes les deux... alsaciennes  ....

 

 

 

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10 janvier 2024 3 10 /01 /janvier /2024 13:00

 

 

 

 

Janvier se décline en versets d’une nouvelle Bible, celle du renoncement. D’abord, janvier, c’est le dry january, celui qui proclame l’abstinence totale en matière d’alcool. Pas une goutte ! Il faut donc éviter aussi les « Mon Chéri », les salades de fruits au kirsch. Bas les pattes ! Cette mesure annoncée sur tous nos supports est d’ailleurs si suivie que les viticulteurs se sont mis à une autre vinification : out la fermentation ! Les vins nouveaux arrivent, sans alcool. S’ils avaient existé du temps de Noé, même la Bible aurait eu un autre contenu dans la Genèse ! Et Cham n’aurait pas vu la nudité de son père. Dans la vraie vie, sans l’alcool, Depardieu aurait pu être juste un acteur.
Serions-nous en pleine mutation alimentaire, liquide mais aussi solide ? Encore une philosophie que veut nous inculquer ce mois de janvier appelé aussi veganuary : le mois des légumes. L’air sent la soupe de pois cassés, le chou-fleur à la béchamel, les galettes de maïs, les épinards à la crème et les pommes de terre rôties «  mit Millich  », comme dans notre enfance. C’est rassurant de suivre les préceptes de la tempérance et de la renonciation, par ces temps où notre vie ne tient qu’à un fil tant ce monde est pollué, tant les organes sont encrassés par les gaz, les gamma GT et les blocs de cholestérol, qui font que le cœur peut se désagréger en heurtant un de ces « fettbergs » amenés par le sang…
Il est l’heure de prendre soin de soi, d’éliminer les dangers : assainir ce qu’on avale, épurer la liste de ceux qu’on fréquente. Mamema dit : « Si tu es seul, personne ne peut te quitter et te rendre malheureux. » Il est vrai néanmoins que les grosses émotions sont aussi le sel de la vie. Alors d’aucuns vont les ressentir au cinéma. Dans une comédie sentimentale par exemple. Oui mais même dans les comédies sentimentales, il y a des choses qui peuvent affaiblir notre cœur : voir un chat se faire écraser, vivre en direct la mort d’une grand-mère, voir se briser un vase Ming, celui dont on rêvait en plus. Et là, j’ai une bonne nouvelle pour vous. Vous pouvez vous éviter ces petites attaques cardiaques dans les salles dédiées au pop-corn. Car il existe un site, DoesTheDogDie.com, où vous pouvez chercher un film sans opération à cœur ouvert, sans projections de sang, sans chien qui meurt, sans petite fille qui perd son doudou, sans seins nus, sans scène de lit.
Willkommen in einer heilen Welt  ! Bienvenue dans un monde aseptisé, sans violence et sans excès, où tout ira bien. Sauf si Dieu fait paraître un oukase dans ce nouveau paradis : « Que personne ne mange de pomme ». La vie est un éternel recommencement.

 

Huguette Dreikaus ? 

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