Je suis née un 29 février. Je vais fêter mon deuxième anniversaire après-demain, et pourtant, je suis déjà au CE1 ! C’est parce que la date de ma naissance, le 29 février, ne revient que tous les quatre ans sur le calendrier, à chaque année bissextile. En fait, je vais avoir 8 ans, pas 2 ans, bien sûr. En général, ça ne rate pas, quand je dis que je suis née un 29 février, tous les adultes me regardent d’un air plein de pitié. Comme si trois années sur quatre, je n’avais pas de cadeaux, pas de gâteau, pas de fête. Mais pas du tout ! Je le célèbre comme tout le monde. Bon, bien sûr, il faut se mettre d’accord sur la date. Je souffle mes bougies soit le 28 février, soit le 1er mars. Papa, avec ses raisonnements incessants, dit que c’est plus logique le 1er mars, puisque je suis née le lendemain du 28 février. Mamie approuve, elle pense que ça porte malheur de souhaiter les anniversaires de souhaiter les anniversaires en avance. Mais maman et moi, on préfère le 28. Parce que je suis née en février, pas en mars. De toute façon, parfois ce n’est ni l’un ni l’autre, parce qu’on préfère inviter les amis et la famille le weekend. Je suis ravie d’avoir cette date de naissance, quatre fois plus rare que toutes les autres !ça prouve que je suis une fille exceptionnelle, comme dit mon père ! En plus, tout le monde s’en souvient, même de vagues voisins ou des amis d’amis. Et les années bissextiles, chacun en rajoute : quelle fiesta ! Entre nous, je trouve que mon cousin a nettement moins de chance. Son gâteau, c’est toujours une bûche, ses copains ne peuvent jamais venir pour le goûter, et il n’est jamais le seul à déballer ses cadeaux. Lui, il est né le 25 décembre ! |