15 septembre 2023 5 15 /09 /septembre /2023 11:26

 

Depuis Adam et Ève, l’Homme chassé du paradis a pris conscience de sa nudité, a éprouvé de la honte et s’est mis à cacher ses organes à double fonction, ceux qui sont faits à la fois pour l’élimination et pour la reproduction (ou pas). Et là, les ennuis ont dû commencer ! « Que vais-je mettre aujourd’hui ? Quel animal mort va me laisser sa peau ? La feuille de rhubarbe n’est-elle pas plus seyante que la feuille de riesling ? Chéri ! Le mouton que nous avons mangé n’avait pas assez de peau pour couvrir mon corps. »
Parce qu’il s’agit bien de cela. Un vêtement doit être là pour cacher le corps. C’est un cache-viande. Il y a des jours d’ailleurs où mon seul souci est de trouver un cache-viande sommaire pour suivre cette tradition antédiluvienne de l’Homme habillé. Il est en effet bon de ne pas toujours se poser des questions.  
L’habillement, un casse-tête sempiternel   Le hic actuel est que l’habillement est devenu un casse-tête sempiternel. Que dis-je ? C’est devenu une affaire d’État. Le dress-code n’est plus seulement l’apanage des fashion-designers qui nous proposent des tenues oscillant entre le treillis militaire et le tulle antimoustique, donc transparent. Depuis quelques jours, c’est une histoire de dress-code qui agite les bulbes enarquiens, pourtant bien empêtrés dans les soucis majeurs, puisque leur cahier de charges leur impose de sauver la planète et veiller à la survie de leurs électeurs et abstentionnistes afin de leur éviter le nouveau virus du Covid, la dengue et autre chikungunya. Et pourtant, pourtant, comme chanterait Aznavour, pourtant le grand débat c’est le dress-code pour les écoles. Et l’on parle d’uniformes. Comme pour les militaires : les élèves vêtus à la manière des élèves du collège militaire de la Flèche ? Pourquoi pas avec un bicorne comme les polytechniciens, ou le casoar des Saint-cyriens ? Ça fait chic sur une photo ! « Regardez mon fils, il va au collège de Oberniederbach-gare, comme il est beau ». Et on voit un Kevin déguisé en premier communiant avec un chapeau cylindrique surmonté d’une plume. « Kevin a une plume bleue pour le distinguer d’un élève de Mitteldorf, qui a une plume jaune ». Ah, je vous le dis, les identifications seront fortes. « Dis-moi quelle est la couleur de ta plume et je te dirai d’où tu viens. » Nos têtes blondes doivent-elles avoir une identification forte, être l’un comme l’autre, comme des frères de banc d’école ? Caïn et Abel étaient frères. Même des jeunes en uniforme se suicident en raison de harcèlement…    Pourquoi pas le costume alsacien ?  À part ça ? Allons-nous faire une société de communautaristes ? On interdit l’abaya pour éviter les ghettos vestimentaires et on enferme les jeunes dans des uniformes anonymes. Pourquoi ne pas voter pour le costume alsacien ? Voilà un beau signe d’appartenance. Et t’as tout de suite envie de danser la polka. « Oui mais c’est connoté ». Je m’excuse mais le blazer bleu ou le polo Lacoste c’est connoté aussi. Même si c’est chic…
Tablier bleu et robe blanche  Je portais le tablier bleu à l’école. Comme toutes mes camarades. Mais c’était surtout pour ne pas salir. Les mamans n’avaient pas de machine à laver à l’époque et le tablier nylon posait moins de problèmes que la robe en lainage ou en lin. Alors un dress-code à l’école ? Quand j’étais dans l’enseignement, je regardais dans la cour du haut de notre salle des profs. Les élèves avaient fait eux-mêmes leur dress-code : jeans, sweat et baskets. Ils ont choisi leur uniforme. Amen.     Depuis les années 80, je porte du noir. Et on suppute que j’ai une appartenance forte : « Madame, vous êtes une gothique ? » Ce n’est pas parce qu’on s’habille en noir qu’on est gothique. Et si on est habillé en blanc, si on est une fille, ce n’est pas non plus pour filer à la mairie se faire épouser.

 

Huguette Dreikaus ? 
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5 septembre 2023 2 05 /09 /septembre /2023 12:09

 

 

Suis-je devenue une Barbie girl ? Nous ne nous méfions pas assez de ces mutations génétiques occasionnées par notre alimentation et l’environnement. J’ai peut-être changé…
Cela dit, la plus profonde mutation génétique concerne le mâle. Nourri (par sa femme et sa mère !) avec des poulets et du veau aux hormones, il avait déjà perdu ces cicatrices bleues laissées par une barbe drue et avait cédé à la tendresse par rapport aux enfants ! Du temps des poulets fermiers et des steaks coupés dans les bœufs ou les taureaux d’élevage, tout homme grattait lors des bises et aucun n’aurait quitté son trône de paternel autoritaire pour faire mumuse avec ses petits ou pour les câliner. Et voilà que depuis quelques années il est, de surcroît, rétrogradé au rang de prédateur sexuel. Chaque clin d’œil, chaque sifflement dans la rue, chaque claque de connivence sur les fesses et il est frappé par le hashtag #balancetonporc, poursuivi chez le juge d’instruction et agoni par les « Tu vas voir ce que tu vas voir ».

Mutations génétiques
Suis-je moi-même victime d’une mutation génétique ? Être assistée dans certains domaines de ma vie où la force est nécessaire m’a peut-être fait redevenir une petite fille, pour laquelle on monte sur une échelle, on porte les packs d’eau et on met des bandages là où ça fait mal.
Bref, je suis allée voir Barbie. Barbie est égale à elle-même, préoccupée par sa ligne (comme Adriana Karembeu qui veut nous expliquer comment maigrir), en recherche d’une vie en rose, avec une voiture rose, des vacances perpétuelles sous les palmiers, des fêtes en rose. Barbie semble à l’aise financièrement. C’est une autarcie à elle seule. Pourtant, pas de prince à l’horizon. Ni prince, ni émir. Il faut dire que princesse ne veut pas dire Barbie : Barbie n’est pas obligée de dîner avec des dictateurs, d’embrasser des malades et d’être moquée dans les magazines people. Attention ! Barbie est en couple avec Ken.

L’image dégradée du mâle
Et nous voilà revenus à cette image dégradée du mâle. Tout y est. L’absence totale de poils, cette épilation intégrale qui le prive de toison pectorale et de barbe en font un « mutant » absolu. Ken est une forme de parasite puisqu’il n’existe pas sans Barbie, comme le gui n’existe pas sans l’arbre qui le porte. Les filles veulent une Barbie. Ken est un accessoire au même niveau que la voiture de Barbie, la piscine de Barbie ou les chaussures de Barbie. Ken est la chaussure à son pied. Une chaussure qui donne envie de marcher pieds nus. Car Ken est un être inutile. Un « beach worm », un ver de plage. Le summum de la chose est que Ken (la poupée) n’a pas de sexe : «  der hett kein Schalle  ». Barbie et Ken sont asexués. Ils ne se reproduiront pas. Mais ils contribuent à faire de notre Terre un grand centre de Lebensborn où belles et beaux doivent s’accoupler pour faire des gosses beaux. Ou alors des gosses qui sont capables d’être innovateurs en diététique ou chirurgiens esthétiques.
Beau cherche belle pour avoir des enfants beaux, comme dirait Clooney (qui est dans ce cas). «  What else ?  »

 

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14 juillet 2023 5 14 /07 /juillet /2023 11:18

 

 

 

 

Elles attendent leur temps dans le garage ou dans un placard. Les valises sont un article de saison. Elles sont comme le rosé-pamplemousse, le brumisateur et la serviette sur un transat à la plage : on les utilise surtout l’été. C’est leur pleine saison comme Noël est celle des livres de recettes.
Dans la vie des gens, selon les psychologues, préparer une valise n’est pas anodin. Leur slogan : « Parle-moi de ta valise et je te dirai qui tu es ».
D’abord il y a l’angoissé qui va au Pôle Nord avec des vaccins contre le palu et les morsures de scorpion au cas où il y aurait un déplacement de l’équateur juste au moment où il est dans l’Antarctique. Le même individu emmènera luge et anoraks fourrés au Sénégal au cas où une période glaciaire viendrait à s’installer pendant son séjour.
Puis il y a le jeune avec sa collection de figurines Panini et Pokemon pour échanger avec les Inuits et les Pygmées. Sans compter les plus de 50 ans soucieux de leur santé (ou les jeunes hypocondriaques) qui emmènent leur Lexomil, leur neuroleptique, leur anti-inflammatoire, leur collyre, leur Imodium pour les « trop », les suppos à la vaseline pour le « trop peu », leurs hormones de compensation, leur crème hydratante, leurs substituts de repas, leur ration de survie.
Il est vrai que la ration de survie est indispensable dans les clubs où l’on n’a que huit repas par jour.
Il y a ceux aussi qui emmènent guides et livres d’histoires sur le pays à visiter afin d’apprendre quelque chose sur cet endroit de villégiature où ils ont l’intention de passer leur temps allongés au bord de l’eau ou occupés à vider des cocktails au club, si ce n’est à jouer au golf sur les greens des tropiques.

Restriction de bagages et casse-tête des valises clonées
Hélas, tous ces vacanciers qui veulent retrouver, loin de chez eux, tous ces objets inanimés qui sont attachés à leur âme ou au repos de leur esprit sont condamnés maintenant à se restreindre à un volume de bagages dicté par les compagnies aériennes et les sauveurs de la planète.
Cette nouvelle loi « Koffergesetz » a posé sur les tapis à bagages des aéroports des valises clonées : avec poignée télescopique, roulettes et coins renforcés. C’est un casse-tête sans nom pour retrouver sa valise et ne pas arriver à la maison avec les slips sales de Hermence Fillguth ou les caméléons naturalisés d’Albert Grunbuhl.
Dans les magazines, il y a des éditos qui disent que la valise, comme la voiture, est devenue un élément de la modernité qui symbolise la légèreté de la vie et la liberté. Ah, gens de peu de souvenirs ! Nous avons tous connu, des générations en arrière, la valise comme source d’émotions diverses et vives.
Il y avait, dans les maisons, des valises toujours prêtes : celle pour aller à l’hôpital avec une chemise de nuit neuve, des pantoufles neuves, une robe de chambre (à l’époque réservée aux séjours à l’hôpital). Pour les femmes enceintes, on y ajoutait des langes et des brassières.
Il y avait aussi la valise pour prendre la fuite très vite en cas de catastrophe naturelle ou de bombardement. Une valise avec les papiers officiels, le livret de famille, les pièces d’identité, quelques bijoux, l’argent et les photos. Mamema disait : « Wann d’fotos verliersch, verliersch dini Vergangeheit » (qui perd ses photos perd son passé).
Confucius dit : « La valise c’est quand on part ». Rassurez-vous, la valise c’est aussi quand on revient.
Bonnes vacances !

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2 juillet 2023 7 02 /07 /juillet /2023 15:40

C’était l’Alsace fan day hier ! Il y avait un dress code. Ah, le code vestimentaire, c’est important : c’est ce qui nous rend unique ! La schaufkapp pour les femmes et le gilet rouge pour les hommes, c’est un minimum. Sinon c’est cuit.
C’est comme pour les habits ecclésiastiques. Les curés peuvent se promener en jeans-casquette mais le pape doit continuer à arborer sa chasuble blanche.
Nous les Alsaciens, nous sommes tous des papes : notre âme demande aux femmes d’être drapées dans des jupes de taffetas rouges, noires ou vertes, et demande de nous montrer en compagnie d’un homme en gilet rouge et galurin noir.
Et c’est parti pour la polka sur une piste de danse dressée au milieu des tables qui regorgent de Kougelopfs, Knacks mit Allélor senft, Grumbeeresalat mit Melfor, Cervelas salade, Flammekueche, Edelzwicker, limonades de l’oncle Hansi et quetsche schnaps. C’est le moment où jamais d’ingurgiter tous ces symboles afin que l’esprit de notre chère Alsace pénètre en nous et y demeure à jamais. Amen.
On m’a déjà posé la question : êtes-vous une bonne Alsacienne. ? Il fallait en maintes occasions que je montre patte blanche sous peine d’être mangée crue par les loups ! Germain Muller disait « e gueter Elsasser isch e Elsasser ».
Y a-t-il un Reinheitsgebot (ndlr : décret sur la pureté de la bière) ? Si oui : j’échoue. Tout cela à cause de cette guerre de Trente ans qui a privé l’Alsace de ses Alsaciens et qui a déclenché un repeuplement avec des gens de Rhénanie-du Nord-Westphalie, de Suisse, d’Autriche (d’où le nom de mon père : Oster. Aus Österreich) et de Hongrie alors autrichienne, de là viennent les Gerling, la famille de ma mère. Il y avait aussi des Picards, cadeaux du roi de France. Mais ils parlaient français et personne ne les comprenait, d’où le nom de Peckser (les Picards). Mais tous sont devenus d’excellents Alsaciens.

Chez Emmaüs, au marché aux puces, ou sur TikTok
Je suis une bonne Alsacienne. J’ai le service Obernai d’Henri Loux et 10 546 capsules de bières de chez nous. J’ai toute la gamme des étiquettes de petits Munsters, une collection magnifique qui permet même aux non-voyants d’identifier le sujet représenté sur le carton.
J’ai aussi gardé les sacs de récolte estampillés au nom du producteur qui prouvent qu’il y a plus d’un siècle, on cherchait déjà la traçabilité d’un produit. Et je ne vous parle pas des magazines, revues et quotidiens que j’ai mis de côté pour soutenir la mémoire collective, ou les papiers de sucre pour démontrer que le sucre est alsacien.
J’ai une armoire pleine de Kelsch et des moules pour des oschterlammele. Je suis même nanomane puisque j’ai une ribambelle de nains de jardin.
Vous me direz : où trouver tous ces objets qui sont la substantifique moelle de notre âme ? Où ? Chez Emmaüs et sur les marchés aux puces. L’âme alsacienne est en vente chez Emmaüs. Sinon, vous pouvez la rencontrer aussi sur TikTok où la jeune génération se met en mille pour perpétuer notre langue ! Avec un mot récurrent désormais connu sur toute la planète : « Verdammi » !

 

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22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 15:23

 

 

 

Nous sommes tous victimes de la loi de Murphy. « Si tu es le dixième d’une file d’attente dans une pâtisserie, tu peux être sûr que c’est le neuvième de la file qui achètera la dernière torche aux marrons, celle que tu convoitais ». « Si tu ne trouves plus ta petite voiture grise sur le parking de ton cinéma, tu peux être sûr que ce jour-là le parking sera rempli de petites voitures gris métal. Inutile de peindre ta voiture en jaune : tout le monde aura la même idée et tu finiras par chercher une voiture jaune sur un parking truffé de voitures jaunes. » Bref, Murphy nous dit que le pire arrive toujours.
Le facteur a le même virus que les livreurs de paquets
Et voilà que Murphy s’est emparé de ce merveilleux service d’État qu’est la Poste. Exit les temps bénis où chacun avait son médecin, son paysan et son facteur, des gens qui vieillissaient avec nous, qui savaient tout de nous, pour lesquels on était, comme le Petit Prince, à nul autre pareil. Le facteur, puisque c’est de lui qu’il s’agit aujourd’hui, ne manquait pas d’échanger quelques mots avec vous. Si vous étiez absent, il confiait la lettre à la coopé-Jeanne avec la recommandation «  wann se kommt ehr colmettel hole, gibsch’s ere  » (quand elle viendra chercher sa saucisse à tartiner, tu la lui remettras). Sans autre forme d’ambages.
Maintenant, les lettres recommandées, il faut les chercher à la Poste ; et là vous êtes suspecté de n’être pas recommandable. Il vous faut donc montrer patte blanche avec carte d’identité, certificat de domicile et pourquoi pas extrait de casier judiciaire pour avoir accès à son courrier.
Pourquoi n’a-t-on plus son courrier recommandé en mains propres ? Élémentaire mon cher Watson : parce que le facteur ne sonne plus. Il a le même virus que les livreurs de paquets. Encore une loi de Murphy. « Plus l’être humain est livreur de colis ou de lettres, plus il perd l’usage de son index droit. » Il y a un livre en langue allemande qui dit «  Eigentlich möchte Frau Blum den Milchmann kennen lernen  » (Madame Blum aimerait rencontrer le livreur de lait). J’ai le même rêve en ce qui concerne le facteur !
Comme dit Confucius, « il est des façons plus agréables de rencontrer un éléphant que de subir les traces qu’il laisse dans le beurre ».

 

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 14:33

 

 

 

 

 

Avant Louis Pasteur, le monde entier était persuadé que les mouches apparaissaient spontanément, au moment où le soleil se mettait en mode « canicule », pour truffer les charognes, les queues de vaches et leurs bouses.
Lorsqu’elles commençaient à voler dans le périmètre de nos assiettes, de nos visages et de nos fenêtres toujours souillées de Muckeschisser (crottes de mouches), Babeba était heureux. Il maniait la mucketatsch avec frénésie. Par ici la tapette ! C’était un morceau de cuir fixé sur une baguette en bois.
Aujourd’hui, Babeba a un armement moderne : une tapette-taser qui diffuse également un gaz mortel pour la mouche. L’insecte meurt donc de trois morts : par écrasement de sa colonne, par électrocution et par asphyxie. Saletés de mouches !
Dans ma maison, il y a ces torsades orange gluantes, les schillerlocke , qui sont pour les mouches ce qu’est le préservatif pour le spermatozoïde. En effet, l’élan premier est là et on finit, en plein vol, collé sur un bout de plastique…

Manger en marchant pour éviter les « Weschpel »
Et les guêpes ? Rassurez-vous ! Elles ne manquent pas à l’appel. Grâce à elles, j’ai découvert, bien avant l’heure, les vertus du «  eat and go  » (manger en marchant). C’était lors de pique-niques familiaux et champêtres, où les sandwichs se dégustaient au pas de course, pour éviter piqûres et enflements qui faisaient de toi un clone d’Elephant Man.
Chasser la mouche pour éviter le cafard
En 2023, j’ai enfin une parade contre Weschpel and co ! C’est une stratégie apprise à Kehl, comme quoi les voyages forment la jeunesse. Il faut poser des pièces de 1, de 2 et de 5 centimes sur la table. Aucune guêpe ne s’approchera. Pas folle la guêpe ! Elle ne va pas se déplacer pour si peu.
Et voilà que sur le plan des volants nuisibles, notre belle Alsace devient la destination préférée des moustiques-tigres ! Disons plutôt qu’ils sont venus malgré eux dans les soutes des avions. Soute alors ! Dire qu’on peut vous taxer 1 500 € si vous essayez d’emmener du sable des plages lointaines et qu’on laisse ces serial killers voyager sans être inquiétés. « Après Surabaya, vous connaîtrez Chikungunya » ! Quelle mouche a piqué ces moustiques-là ? Je vous dirais capturez-les, pour aider la science qui étudie les migrations des volants et des rampants. Ce n’est pas encore légalisé. Toutefois, il y a une activité de ce genre en vigueur chez nos voisins. En effet, en Allemagne vous pouvez déjà avoir le titre officiel de Mückenjäger , chasseur de mouches.
Il s’agit d’attraper les mouches et de les envoyer dans des labos de recherche de l’État, chargés de faire le Mückenatlas , selon le slogan «  wer sticht wo und warum ?  » (qui pique où et pourquoi). Si vous êtes Mückenjäger , vous aurez, comme Babeba, un passe-temps passionnant. Chasser la mouche vous évitera le cafard.

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28 mai 2023 7 28 /05 /mai /2023 18:28

 

C’est parti pour les journées portes ouvertes des commerces dont on ne franchit pas les portes aussi facilement que celles des boulangeries, des magasins bio et des supermarchés ou que celles des enseignes du bricolage. Constructeurs de maisons, garagistes concessionnaires d’une marque, vendeurs de systèmes de chauffage si éco-responsables qu’ils vous apprennent à vous chauffer uniquement par expulsion de votre haleine, vous ouvrent leurs portes en grande pompe. Tous ces négoces, où on laisse, en un achat, l’équivalent d’une ou plusieurs années de salaire, vous attendent canapés sur table et champagne dans les seaux à glace.
Tu rentres dans la caverne d’Ali baba ! D’ailleurs, le sésame n’est pas loin ! Il garnit les brochettes de poulet au miel et les petits pains en boule constitués de « produits dans le respect de la planète ». Faut ce qu’il faut !

Une carte bleue prête à chauffer
Le wokisme est allé se loger jusque dans les verrines. Et toi ? Tu es comme Boucle d’or chez les trois ours. T’as envie de tout goûter ! Et tu sens, dans ta poche, que ta carte bleue est prête à chauffer ! Surtout si tu écoutes les discours inspirés par les Béatitudes bibliques : « Heureux ceux qui installent la pompe à chaleur, l’environnement et leur pouvoir d’achat leur diront merci ». « Heureux ceux qui signent le bon de commande aujourd’hui ils auront 345 euros de remise. » Des fois tu te demandes si les canapés ne contiennent pas une dose d’inhibants pour rendre passifs tes neurones préposés à ton sens de l’économie.
Il paraît qu’il y a des coureurs de portes ouvertes. Si oui, Eugène était de ceux-là. Eugène Oster, mon père, était Mister portes ouvertes. C’était son activité du samedi. Il en avait la liste. Les dates figuraient sur son calendrier Crédit Mutuel accroché sur le mur de la cuisine, entre les dates de ses prises de sang, celles de ses semis et celles des anniversaires à souhaiter.
À l’heure H de la journée J, il se rendait alors à l’endroit E, préparé à jouer son plus beau rôle : celui d’un client ultra-intéressé prêt à signer un bon de commande ! Fallait voir avec quel sérieux il posait des questions sur la chose en promotion ! Sa bonne conscience était à ce prix car son code d’honneur lui aurait interdit de goûter pleinement les knacks, les grillades ou les canapés tartinés pour ces jours de promotion sans entretien avec un vendeur.
Eugène préférait les knacks avec une bonne bière aux canapés sophistiqués. Il était d’ailleurs le Pudlowski des knacks de portes ouvertes. Et son jugement était péremptoire : «  Wann mer als vier paarle von e metzjer uff einer witsch isst, noo weiss mer was lauft !  » (Après avoir avalé, à la file, quatre paires de knacks du même boucher, on sait de quoi on cause).

« Je ne suis pas de la famille des mites »
Il faut aussi dire que toutes les questions qu’il posait aux portes ouvertes lui donnaient des connaissances techniques indubitables. Et quand il se décidait pour un investissement, c’était à bon escient. Il y a bien des fournisseurs de techniques innovantes en matière de bâtiment et son garagiste qui ont eu un super retour sur knacks. « Bonjour Monsieur Oschter ». Au sujet de ces réceptions promotionnelles, Mamema disait «  Canapés esse ? Ich bin nit von de famili von de Schaawe !  » (Manger un canapé ? Je ne suis pas de la famille des mites !).

 

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17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 23:33

Dans ce monde qui engloutit les icebergs, les hivers enneigés, les thuyas, les jupes, l’orang-outang de Bornéo, l’Orangerie et nos mamies, des groupes se sont constitués pour la sauvegarde des espèces menacées.
En cette période qui tend à engloutir aussi les mots en nous noyant dans les gifs et les émojis, il est bon que l’on sauvegarde les mots. Facebook nous impose pratiquement nos commentaires à des posts : mus par je ne sais quel algorithme, les petits dessins qui ne sont jamais hors sujet apparaissent en légion et tu commentes par un simple clic ! La déchéance pour les mots à échanger.
« Je bade parce qu’on me ghoste quand je crushe »
Pourtant les mots ne manquent pas. Il y a en a 150 nouveaux dans le petit Larousse version 2023. Des mots vivants sortis de la rue, des cours de récré, des labos aussi et des circonstances climatiques, des mots essentiels pour pouvoir exprimer son écoanxiété, son antisexisme, son aversion pour les klettes et les quiches ! (non, je ne parle pas de la quiche aux épinards prônée pas sa nouvelle Majesté aux gros doigts)
Les mots nouveaux parus au sujet de l’amour me changent des mots savants que j’ai appris l’année écoulée comme chimio, sarcome et petscan ! Alors, même si je bade parce qu’on me ghoste quand je crushe, je kiffe my life.
Quoi ? Vous ne comprenez pas ces mots ? My god ! D’aucuns diront je viens encore d’utiliser un langage de la communauté des jeunes ! Et ce ne serait donc plus de mon âge.
Je vais donc vous traduire cette langue communautaire des jeunes en langue communautaire des Alsaciens : « Au wann’i druuri bin will mi dee links leje lonn wie ‘i gern hab, find’i mi laawe scheen » (ndlr : « Bien que la langue que j’aime veuille me battre froid et que j’en sois triste, je trouve ma vie belle »), et il n’y a pas de gif pour exprimer ça.
Peu importe la langue, peu importent les mots, pourvu que les gens parlent ! Et, en cette époque où les cordes vocales des coqs, des chiens et même des enfants qui jouent sont en danger, il faut sauver la langue parlée ! Quitte à taper sur des casseroles si les mots qu’on entend nous déplaisent.

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 11:31
 

 

Il y a de quoi faire un beau film de princesses et de princes en uniformes chamarrés ! Certes, au niveau des décors, il y a plus glamour qu’un château anglais. Mais nous avons besoin de voir des parades de militaires pacifiques uniquement là pour faire les figurants, dans cette représentation qui sera peut-être même une comédie musicale, des fois que les adoubés, devenus « sir » par les pouvoirs de la reine – Sir Elton John, Sir Paul Mac Cartney et Sir Mick Jagger – pousseront la chansonnette.
Youpi, ce sera la fête des vieilles gloires et d’un vieux prince ! Les seniors, dont je suis, ont la tête qui tourne. Voilà donc un des leurs, 75 ans, qui montrera à tous que tout est possible à qui sait attendre, qu’il n’y a pas d’âge ni pour épouser l’amour de sa vie, ni pour trouver une place de choix dans la société. À l’heure où les travailleurs de la France entière refusent d’attendre 64 ans pour être à la retraite, Charles III commence son travail à 75 ans (pour 47 ans ?), qui plus est à la tête d’un royaume ; quand Joe Biden, 81 ans, est candidat à sa propre succession.

L’homme qui valait trois milliards
Pour quelques heures demain, l’humanité regardera un épisode de L’homme qui valait trois milliards, ce que représente son patrimoine de nouveau roi. Encore un qui n’aura pas assez de vies pour tout dépenser. C’est un paysan riche comme Crésus. Encore un qui est frappé par la malédiction de Midas, un homme pour qui tout ce qu’il touche devient or. Charles III a trois milliards de livres dans ses bas de laine en moutons de sa ferme bio de Highgrove House, ce qui ne l’empêche pas de piocher dans les caisses de l’État pour montrer au monde entier son état de grâce. On nage en plein oxymore écologique aussi. Voilà un roi estampillé « A » pour son engagement dans la biodiversité et dans le salut de la planète et dont le couronnement va occasionner des bilans carbone monstrueux : tous ces avions privés qui vont circuler dans les airs de l’univers pour rameuter les invités ! Toute l’essence qui laissera des gaz d’échappement sur les routes britanniques mais qui permettra à ces sujets admiratifs de voir leur monarque vivre son deuxième grand jour après celui de son mariage avec… Camilla.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
35 000 invités à la fête ! Un budget qui devrait atteindre en un jour le montant du PNB d’un petit pays du Commonwealth. On attend aussi un milliard de téléspectateurs. Ce sont les chiffres d’audience d’un de ces tiktokeurs qui tournent sur le réseau en dandinant de la croupe sur un air du Schneewalzer ou ceux d’une instagrameuse sous filtres qui vante les bienfaits de son shampoing. On est dans un autre monde au niveau de la culture et des grands événements de l’État.
Est-ce que ce monde est sérieux ? Mais comme dit Mamema «  e milliard Mensche wie zuulöje, dee derf mer nit verachte  » (on n’a pas le droit de fustiger un milliard de personnes qui auront quelques heures de bonheur à regarder cette cérémonie). Quant à moi, demain matin, quand je mettrai mes chaussettes de contention, je me demanderai si Charles et Camilla en portent aussi. Et je me poserai cette question typique de ma personne : « Et s’il doit faire en plein couronnement, comment il va faire ? »


P-S : J’ai écrit ma chronique vendredi. En amont. Depuis tout est passé. L’Histoire n’attend pas

 

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30 avril 2023 7 30 /04 /avril /2023 12:36

 

 

 

 

Voilà l’été ! Si ce n’est sur le thermomètre, du moins dans les magazines qui affichent les tendances pour l’été… Toutes les tendances. Être à la mode ne se borne plus à porter la couleur à la mode, le pantalon à la mode, une robe à bretelles, des cothurnes, des Crocs ou des baskets de créateur. Bref, suivre la mode ne consiste pas seulement à aller dans un magasin de confection et dans un magasin de chaussures, mais aussi à prendre des rendez-vous avec son médecin, son chirurgien, son anesthésiste.
Tissus de fils et tissus cellulaires
Le corps n’est plus seulement fait pour porter les articles à la mode, il faut qu’il corresponde lui aussi à tous les critères imposés aux nouveaux musts de la géométrie du corps. Alors, pour cet été, faut-il agrandir les seins ? Ou faire une réduction ? Ne faut-il pas se faire brider les yeux ? Faut-il toujours 5 cm d’écart entre le haut des deux cuisses ? Est-il encore temps de poser un by-pass ? Docteurs, aidez-les !
La beauté passe par l’hôpital
Je ne me suis pas encore suffisamment informée sur les nouvelles règles de la fashion dite globale, qui concernent les tissus de fils divers mais aussi les tissus cellulaires. Il y a pourtant une chose que je peux vous dire : les grosses fesses sont de retour. Même les gazettes qui distillent des informations sérieuses l’annoncent en grandes lettres : on verra à nouveau des callipyges dans la rue ! Les magasins de jeans ont intérêt à faire du réassort… Les marchands de chaises de terrasse aussi.

Huguette Dreikaus ? 
  non ....ce n'est pas moi....
mais toutes les deux... alsaciennes  ....

 

 

 

 

 

 

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