19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 17:09

 

 

C’est le début de la quinzaine de la table. On se met à table, on quitte la table on retourne à table. La table devient à géométrie variable. On pose une plaque ronde en contreplaqué de 19 sur une table carrée pour avoir cette table ronde propre aux restaurants étoilés « soooo chic ». Bizarrement, on peut mettre au moins huit personnes autour d’une table ronde. On met les rallonges dans des tables magiques qui passent en un clin d’œil d’une longueur de 1,50 m à une table de plus de 3 m. On ressort les nappes adéquates garnies de sapins, d’étoiles et autres boules de Noël. Les bougies, les petites branches de sapin et autres colifichets idoines sont fin prêts pour la décoration ultime de ces symboles forts de la convivialité. Mamema dit : « E scheener tisch macht glickli ; e fescht isch e fescht » (une belle table rend heureux ; une fête est une fête).
Napoléon n’avait pas autant de problèmes de stratégie à résoudre
Et pour le plan de table ? Vous faites comment ? Difficile. Tante Eulalie clame : « nit nawe d’Charlotte » (Tante Eulalie ne veut pas être assise à côté de Charlotte). Roland aimerait être en face de sa belle-sœur Isabelle, histoire de lui faire du pied sous la table comme tous les ans. Il y a de l’érotisme sous le plat avec le rôti d’oie. Mamema veut être loin de son frère qui pue la soupe aux choux. Napoléon n’avait pas autant de problèmes de stratégie à résoudre pour mener ses batailles. Bien sûr, il existe des règles strictes pour un plan de table comme il existe des règles pour jouer à la bataille. Hélas, je n’ai trouvé que les lois promulguées par Nadine de Rothschild. Elle préconise de placer en priorité le général invité et l’évêque, puis les autres. Hopla ! Je n’ai pas ça dans mes amis. Le problème du placement reste crucial. Je me permets de vous mettre en garde. Le plan de table est vital pour la survie du couple qui reçoit. Mes parents avaient invité leurs parents et frères et sœurs en totalité. Facile pour eux : on avait une salle de bal. Ce fut le drame ! La famille de mon père estimait avoir été reléguée « au fin fond ». Horrible ! La guerre des Horaces et des Curiaces. La haine comme entre les Capulet et les Montaigu ! Essayez plutôt la tombola. On numérote les places, on met les numéros dans un chapeau et hop !
Et hop ! Tout le monde est en place. Et là, on met littéralement tout « sur la table ». C’est le cas de le dire : les rancœurs sont « uffgetischt » en même temps que les mignardises au foie gras et les cassolettes d’escargots.
Bref, en symbiose avec les bouchées apéritives, on crache sa bile et on bave ! Tout y passe. Les griefs en matière d’héritages passés ou à venir. Les critiques acerbes en matière de mode de vie : « Ehr pratzer mit eurem pratz auto » (bande de frimeurs avec votre voiture de frimeurs), ou « Si on ne sait pas chanter, on ne braille pas dans la chorale paroissiale. Même le bon Dieu se bouche les oreilles ».

L’amour en douce
Bon appétit ! Il n’y aura pas que l’omicron qui perturbera les repas de famille. La haine va gagner comme toujours.
Et l’amour dans tout ça ? Il peut venir en douce. Au fil des années de disputes. Pas plus tard qu’hier, Roland a envoyé un SMS à sa belle-sœur Isabelle : « Je t’aime » et elle a répondu : « Moi aussi ».

 

 

 

Huguette Dreikaus ?

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6 décembre 2021 1 06 /12 /décembre /2021 11:49

 

 

L’escargot est l’animal totem de ce début de siècle qui trempe dans l’asexualité. Iel est né. Sous le sapin, vous pourrez chanter : “Iel est né(e), le divin enfant !” Déjà qu’on avait le chapon, un coq non genré pour se coucher sur nos plats au milieu des fagots de haricots, de pommes dauphines et de champignons, on n’a plus qu’à fêter Noël sous le signe de l’inclusion.
Tout est dans tout. Le masculin est dans le féminin, le féminin est dans le masculin. Pour le règne animal, la chose est inscrite dans la langue allemande depuis la nuit des temps. Der Hengst, die Stute, das Pferd. Der Hahn, die Henne, das Huhn. Le mâle, la femelle, le castré. Le neutre est inclusif. Va falloir introduire le neutre dans la langue française. Le neutre ou le diminutif. Das Mädchen. Das Bübchen. Les substantifs neutres pour désigner les petits qui ne sont pas vraiment genrés physiquement.

C’est le mâle qui répand la terreur !
C’est surtout le masculin qui est sur la sellette ! On crie haro sur le baudet ! C’est le mâle qui répand la terreur ! Tout a commencé en ces temps bibliques où Adam nous a menés hors du paradis végétarien, ce pays où coulait le smoothie de mangue et où se mangeaient les compotes de poire et les chutneys de figue. Heureusement que la route vers un nouvel Eden est déjà largement ouverte et se voit empruntée par des millions de personnes. Le nouveau Compostelle est là. Iel est un pèlerin à la recherche de la non-violence et de la contemplation.
Lili dit : “C’est vrai que les hommes ont une cruauté inhérente à leur statut de mâle.” Mais Lili ! Les hommes viennent de Mars ! Ils viennent d’un temps où il fallait avoir de la force et des attributs mâles pour affronter les bêtes féroces à poser sur le feu pour le repas familial et à les dépouiller pour y tailler manteaux et bottes. Il n’était pas encore arrivé, ce temps où il suffit d’aller à la boucherie pour demander son escalope ou de pousser le chariot chez Confection and co pour avoir à se vêtir.
Dans le contexte primitif, c’est parfois le sanglier qui gagnait et ce sont les marcassins qui avaient de l’homme à manger. Certes, il y avait déjà des chasseresses, mais pas assez en nombre pour assurer la pitance, car les femmes allaient d’une maternité à l’autre et passaient donc plus de temps à vomir pendant une grossesse ou à langer des nouveaux/elles-né(e) s qu’à aiguiser les flèches. N’est pas walkyrie qui veut.
L’ère nouvelle a commencé ! #metoo a mis à la une cette propension des mâles à foncer pénis en avant sur les femelles ! Out les secrets d’alcôve. Les projecteurs se braquent sur les turpitudes de tous ces taureaux sans pudeur. Après la messe de minuit, je marquerai une heure de silence pour toutes les femmes victimes de féminicide.
Mamema dit : “Miner Joseph isch e gueter Mann gewann” (mon Joseph, c’était un brave homme). Pour éviter les débats en famille : Vive le Noël inclusif ! Chez nous, ce sera donc escargots, chapon et cadeaux non genrés. Là, c’est difficile ! Fini, en effet, le temps des cravates, des chemises pour les hommes et des châles en soie ou des rouges à lèvres pour les femmes. Finalement, je vais faire des enveloppes. Avec des sous. L’argent n’a pas d’odeur et pas de sexe.

 

 

 

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28 novembre 2021 7 28 /11 /novembre /2021 17:36

 

 

La pénurie se profile ! Cette fin d’année est marquée par le manque et la course aux stocks. N’avez-vous pas entendu la rumeur ? On va manquer d’essence. Le prix outrancier du carburant serait le signe extérieur de sa rareté. Alors ? Les hamsters sont de retour. C’est l’année des stocks, même des stocks d’essence. Comme en 1973, année noire pour les hydrocarbures, année où chaque maison regorgeait de jerricans remplis à ras bord. Tout contenant de la maison contenait de l’essence, même la baignoire. On vivait dans le danger permanent d’une explosion. Comme une explosion de napalm à côté des cubitainers de vin et du tas de patates… Mes parents étaient allés jusqu’à stocker de l’huile de table selon le principe que c’est un corps gras comme le diesel et ils ne voulaient ni se priver de la sortie du dimanche vers les rives du Rhin ni des frites à la sortie de la messe.
Les stocks, ça nous connaît !

« Mer muess vorsorrie » (il faut prendre des précautions), disait mamema qui avait reçu, lors de son mariage, tous les unterreck (combinaisons) et gasseweck (ancêtres du soutien-gorge) pour la totalité de sa vie. À l’époque, on allait jusqu’à penser que le coton pourrait manquer. En gros, les stocks, ça nous connaît ! C’est un dénominateur dans notre âme : cette peur de manquer. Je me souviens d’un épisode qui alertait sur le manque probable de sucre. Les supermarchés ne délivraient que deux kilos par personne et par jour. Nous avons fait un raid familial. Papa déposait maman, ma sœur et moi devant trois enseignes différentes, lui se rendait dans une quatrième enseigne. Go ! Chacun son chariot, chacun ses courses ! On avait du sucre pour dix ans. C’est comique pour une famille de diabétiques.
Sag warum ?

Ne riez pas ! Regardez dans vos sacs de provisions ! Oh verdeggel (nom de Dieu) ! Des cageots remplis à ras bord de pâtes, de papier Q, de sauce tomate, de petits pois et de picon. La folie de l’année 2020, c’était la course de chariots. On croyait cette crise passée. Que nenni ! Voilà que cette folie reprend du côté de l’Autriche. À cause du Covid. À cause d’un possible Stromausfall (coupure de courant). Là-bas, on a recommencé la course des hamsters : nouilles, sauce tomate et cacahuètes. Wiener kellern Erdnüsse ein (les Viennois stockent des cacahuètes). Comme le chantait Camillo Felgen : « Sag warum ? » Wer het die Lösung ? Qui a la clé de ce mystère ? Mamema dit : « Wann de Strom uss soll falle, brucht mer buschi » (si le courant vient à manquer il faut des bougies).
Nous, on fait donc stock de bougies. Elles pourront aussi servir pour illuminer notre fête de Noël. « Stille Nacht, Heilige Nacht ! »

 

 

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association espoir Colmar
illustration  Phil Umbdenstock

 

 

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15 novembre 2021 1 15 /11 /novembre /2021 12:42

 

 

 

 

Le 11 novembre ? Quelle journée !

Franchement, le 11 novembre, c’est mieux que le 25 décembre ! Le 25 décembre, c’est juste Noël, c’est bûche, dinde et Stille Nacht ! Point. Mais le 11 novembre ! Que de sollicitations commémoratives. D’abord il y a la cérémonie au monument aux morts sur lequel sont inscrits les noms de ceux qui ont laissé leur vie à Verdun ou à Tannenberg. On y lit des noms et on entend « c’était mon grand-oncle » ou « c’était mon arrière-grand-oncle ». On ne pense pas, qu’en 1918, on disait des mêmes hommes tombés au front : « C’était mon fils », « c’était mon mari ». Après l’adieu aux morts, « Il Silenzio » joué par à la trompette, pendant l’apéro au bistrot de Yolande, Mamema parle de sa tante Hélène : « Ehre Louis isch umkomme un sie hett nie ghierot » (son Louis est mort à la guerre, elle ne s’est jamais mariée). Je repense à toutes ces filles déjà veuves avant d’avoir pu se marier et qui sont restées seules et fidèles toute leur vie à celui dont le portrait trônait au-dessus de leur lit dans l’alcôve. Le temps des fiancés en deux dimensions.

Journée internationale des célibataires

C’est là que ma copine Lili dit : « Et si on fêtait le célibat ? » Regardez le calendrier, « 11 novembre : journée internationale des célibataires ». La fête de ceux qui préfèrent l’union libre mais aussi le jour où on pense à ceux qui sont seuls, désespérément seuls. En 2021 on n’a même plus la chance de se faire passer l’anneau au deuxième tour comme « avant », quand les femmes se précipitaient sur les célibataires hommes après un veuvage qui les laissait sans revenus, sans sécurité sociale et sans allocations familiales !

Finie aussi la deuxième chance pour les « jungfere » (vierges) recherchées « en vue de mariage » par les veufs en mal de maman de remplacement pour élever leurs six enfants. Mais comme me dirait Mamema, « Ledi gstorwe isch au nit verreckt » (mourir célibataire ne veut pas dire crever comme un chien). Daniel, chocolatier de son état, rajoute : « Vive les filles célibataires ! Elles sont seules et se consolent avec les pralinés ». Vrai. Personnellement, j’adore me régaler avec les boules de Mozart (Mozart-Kugeln).

Tout cela est bien triste ! On en a presque envie de pousser le hurlement du loup. « Houuuuu, houuuuuu ! » Le cri qui libère. À défaut de hurler comme un loup, vous pouvez aller à Varaignes dans le Périgord pour participer au concours du cri « glou glou » organisé pour la foire aux dindons. C’est aussi une des fêtes du 11 novembre ! La fête du dindon vivant. Car dans un peu plus d’un mois, on fêtera le dindon mort… ou l’oie morte.

La fête de l’oie

Quoi ? L’oie ? Bon sang, mais c’est bien sûr. Le 11 novembre c’est aussi la fête de l’oie ! La Martinsgans ! L’oie de la Saint-Martin qui se déguste avec choux rouges et Knödel de l’autre côté du Rhin. Oui, chez les Allemands. Et alors ? Y aller c’est faire honneur à l’Armistice et à la Paix.

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 12:27

 

Cette époque aime le minimalisme. Kabhy Lame, un petit gars qui coupe un citron en cinq secondes ou déchire la page d’un journal en trois secondes, a aussitôt vingt-trois millions de “like” alors qu’il faut à une autre star comme Guillaume Musso au moins vingt ans et plus de 80 000 pages blanches noircies pour toucher autant de public. Celui qui se trémousse en selfie a dix millions de followers alors que le fan-club de Johnny du Nord compte 250 membres.
Ce monde marche sur la tête. C’est l’ère des vidéos éditées en nano-octets qui vous piquent comme des moustiques et vous inoculent un goût inéluctable pour le non-sens. L’important, c’est le buzz. « Pourvu qu’on en parle ! »
Et voilà que l’alsacien s’inscrit dans ce contexte. Notre langue résumée en un mot « Hopla ! ». Mot présenté comme aussi adapté à toutes les situations qu’un passe est adapté à toutes les serrures.
Hopla ! pour marquer le départ, « Hopla los ! », hopla pour rendre compte du côté inéluctable d’une chose puisqu’on dit hopla devant une assiette cassée qu’on ne pourra plus réparer.Hopla, c’est de l’alsacien, mais c’est court et c’est rigolo.
Hopla fait le buzz. Du coup, on en parle à la radio comme on parlerait d’un nouveau Pasteur qui aurait inventé LE vaccin contre toutes les maladies. Enfin un mot radio-diffusable parce que plus long, ce serait insupportable.

Une langue ne se limite pas à quelques borborygmes
« Hopla » a même une chanson pour illustrer le propos. La chanson de Seppi. Chanson en français, mais il y a le mot hopla dedans, c’est suffisant. En outre, c’est garanti sans huile de palme.
Le copain de Lili m’a dit : « Ne méconnais pas la valeur d’un mot », et de me parler du « oui » qui, prononcé le jour du mariage, t’engage pour la vie. Oui, mais une langue ne se limite pas à quelques borborygmes, à des « allez ! allez ! », des « hopla ! » et des « verdammi ! ».
Mamema dit « e köjelhopf diss sin nit numme rosinle. Es gheert teig drum rum » (Un kugelhopf ne se réduit pas aux raisins secs. Il y a aussi la pâte autour). Le serment de Strasbourg est écrit en alsacien francique.
Hopla ! mache’s guet. Sur ce, je vous souhaite un bon dimanche et, pour finir avec un beau borborygme idiomatique, « dee sin doch alli blem blem ! » (ce monde est fou).

 

 

 

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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 11:59

 

 

 

 

 « Deux cent vingt millions d’euros, c’est le dernier gain à EuroMillions ! Je vous entends dire : « P... ! si c’était moi ? » Et de voir comme Perrette veaux, vaches, cochons et couvées. Avec cet argent, tu peux acheter Marcus Rashford qui vaut 165 millions d’euros, tu peux acheter le Rabbit de Jeff Koons de 91 millions d’euros et racheter la villa de Mesut Özil pour 35 millions d’euros. Oui, mais Marcus Rashford, si tu peux l’acheter, tu ne peux pas l’entretenir, pour avoir la villa d’Özil, il faudrait habiter Londres et le Rabbit de Jeff Koons passera pour un faux dans le pavillon de ton lotissement. Damned, et voilà la malédiction de Midas.
220 millions d’euros ! Ne rêvez pas, c’est un cauchemar. 220 millions d’euros placés à 5 %, t’as 33 333 euros par jour à dépenser sans toucher au capital. Hélas, tu n’as pas le temps de dépenser ça par jour.

Tu n’as pas le temps de dépenser ça par jour
Mon copain Arthur me dit : « Hole mi ! Plus de 33 000 euros par jour ? Je serais maudit ! J’peux tout de même pas manger 1 000 hamburgers par jour et aller travailler au garage habillé en alpaga de lamas albinos » ! Plus de 33 000 euros par jour, c’est l’enfer. Un beau jour, tu donnes les 33 000 euros par jour à un SDF : il se fait trucider ! Tu ne vas tout de même pas risquer la vie d’un SDF pour 33 000 euros. Tu donnes ça à ta fille, elle te dira : « Tu m’as déjà donné cinq fois 33 000 euros les deux semaines dernières. Ça va ! J’ai déjà eu une Porsche, une villa et un petit yacht. Je n’en peux pas plus ! Je n’ai qu’un cul et j’ai déjà trop de sièges de luxe pour le poser. » Elle rajoutera : « Je t’interdis de donner de telles sommes à mes enfants. Ils font des études. Ils doivent gagner leur argent avec le métier qu’ils auront. Ne leur vole pas leur fierté ».
J’ai vu un reportage sur un gagnant qui avait empoché 26 millions au loto. La vie n’était pas facile. Dans son village, plus personne ne lui parlait. Il a perdu son travail de VRP. Son patron lui a dit : « Il y en a qui ont plus besoin d’argent que toi, reste à la maison ». L’horreur ! Tu as 26 millions et, de surcroît, tu veux rester dans ton patelin paumé où tout le monde te tourne le dos. Le type aurait pu acheter une villa à Marbella, là où paradent les bimbos à grosses lèvres, et vivre de ses rentes. 3 611 euros par jour, il y a de quoi voir venir, non ? ! Le millionnaire voulait rester dans son village. Il a fait construire une maison en rapport avec son nouveau statut : un château avec un pont-levis et des mâchicoulis comme celui des Playmobil de son enfance. On a les rêves qu’on peut.

Pauvre Mamema, elle aurait la grotte mais pas l’apparition !
Mamema dit : « Moi, je ferais construire une grotte de Lourdes grandeur nature dans mon grand jardin de trois hectares, avec des jets d’eau et un accordéoniste à plein temps qui joue l’Ave Maria ». Pauvre Mamema, elle aurait la grotte mais pas l’apparition ! Comme Marcel avec ses 220 millions : jamais il ne pourra épouser Laeticia Hallyday ou sortir avec une ex de François Hollande ! On peut faire sauter la banque sans pouvoir faire tomber les barrières de la jet-set !
Hopla ! Il est temps pour moi de jouer à EuroMillions ! On ne sait jamais, je pourrais gagner 250 millions d’euros. J’adore me faire peur.

 

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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 11:25

 

 

 

Vous le remarquez, que vous êtes dans un bocal ? Comme un cornichon mais un cornichon seul. Il faut éviter les autres cornichons. Ils peuvent vous filer le mildiou. Cette pandémie nous a enfermés. Encore plus. Nous sommes dans un bocal posé sur l’étagère de Google pour admiration publique sur les murs de Facebook, Instagram et WhatsApp. Nous y étions déjà avant. Nous y sommes encore plus.
Avant, je dansais avec Momo. Maintenant Momo m’envoie des petites vidéos où il danse sur TikTok ! Il fait le buzz. À se trémousser dans sa cuisine devant son wok ou dans sa salle de bains devant son lavabo double vasque, il fait le buzz. Avant, je sentais la force de ses bras, les effluves citronnés de son eau de toilette, les phéromones du bonheur de se serrer contre moi. Maintenant, il est inodore et figé comme les petits fœtus conservés dans le formol dans le musée des curiosités médicales. Momo est dans un bocal.
Avant, j’avais la visite de Paulette ou de Laurent, maintenant, je les vois sur le FaceTime de WhatsApp ! Vous me direz, c’est mieux pour le bilan carbone si chacun reste chez soi, et surtout pour les orangs-outans, puisqu’on ne consommera pas de brownies avec un café et donc pas d’huile de palme, ce produit contenu dans les friandises qui met en danger la vie des orangs-outans à cause de la déforestation qu’il engendre. Merci à ceux que j’aime de protéger les orangs-outans et de me laisser cloîtrée entre les vitres de votre smartphone ! Que Dieu continue à protéger les orangs-outans ! Dieu ! Si vous pouviez me libérer du bocal… Je suis comme les CB. Je fonctionne sans contact.

L’importance du toucher
Le prix Nobel de médecine 2021 parle de l’importance du toucher comme s’il y avait péril en la demeure en ces temps où les enfants ne naissent plus toujours après des étreintes chaudes et odorantes mais dans les odeurs d’éther et par injection, en ces temps où les SMS fourmillent de ces cœurs rouges qui ne remplaceront jamais les caresses et les bisous mouillés. C’est en grande partie grâce aux nouveaux titulaires du prix Nobel, grâce à David Julius et Ardem Patapoutian que l’on connaît des mécanismes qui rendent un câlin agréable, une gifle douloureuse, ou un piment brûlant.
L’ère du digital
Moi je suis une tactile. J’ai besoin de toucher ceux que j’aime. Encore et encore. Le « toucher » n’est plus de mise. C’est l’ère du digital. Ça n’a rien à voir. Le digital, c’est avoir les doigts sur un clavier. Heureusement qu’il me reste le « gluuwe ». Le plaisir de sortir les raisins secs du kouglopf avec les doigts.

 

 

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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 11:24

 

 

Qui l’eût cru ! Le prénom est passé de l’état civil aux primaires des élections présidentielles. Néanmoins il reste dans les mains de l’État. Il faut depuis toujours l’aval des autorités au pouvoir pour pouvoir nommer son enfant. Nous les Alsaciens, nous le savons très bien puisqu’il y eut des tranches de notre histoire où les Jean sont devenus des Hans et les Roger des Rüdiger. Pauvre Roger Hund de Froeschwiller qui est devenu un Rüdiger Hund (räudiger Hund = chien galeux) ! Personne n’a oublié l’histoire de Henner qui, à la Kommandantur, a voulu faire enregistrer sa fille sous le prénom « Socken » pour qu’elle puisse s’appeler Josette (chaussette) à la Libération.
Chaque attribution de prénom est un combat. Même au sein de la famille où les traditions sont à respecter : « Chez les Haberschmitt, l’aîné des garçons s’est toujours appelé Antoine ! » Et chaque enfant mâle Haberschmitt appellera son aîné Antoine par respect pour la famille et parce que sinon, sa part d’héritage sera amputée de ces 5 000 euros qui sont distribués par an aux ayants droit.
C’est selon cette loi de la pérennité des prénoms liés à une smala que le petit Windsor doit s’appeler Georges dans une génération de Liam, Owen et Eden. Triste pour ce petit bonhomme ! Triste aussi pour les princesses de ne pas échapper à Charlotte, Sophie et Elisabeth.
Pas toujours facile de naître dans le gotha. Cela dit, ce n’était pas simple non plus pour les filles de ma génération qui devaient porter le nom de leur marraine en deuxième prénom. Quelles séances de fous rires à l’école quand, à la lecture de l’état civil, on découvrait des Isabelle-Cunégonde, des Françoise-Berthe et des Stéphane-Fernand.

Le prénom doit naître de l’amour
Et voilà que le prénom est sommé de rester français en France. Fini, les Jason, les Brandon, les Karim, les Leïla, les Nikos. Plus de Igor ni de Grichka ! Nix ! Out les marques extérieures de ses origines. Moi, je dis : « Stop ! » Le prénom doit naître de l’amour. L’amour des siens ou l’amour de ses héros ! Ma cousine a appelé son fils Joffrey parce qu’elle aime l’amoureux de la Marquise des Anges. Mon aîné s’appelle Laurent à cause des doux sentiments que m’inspirait Laurent Terzieff. Si l’implication personnelle doit être absente dans le choix des prénoms et que ce choix doit dépendre de l’État, autant en revenir à la méthode romaine où les aînés s’appelaient Primus ou Prima, les deuxièmes Secundus et les troisièmes Tertius. Sinon on peut aussi appliquer la thèse de Wiechert (die Jeromin-Kinder), théorie selon laquelle le prénom doit se rapporter à celui qui le porte. Son héros s’appelle Jons Ehrenreich (homme d’honneur)
Selon ses règles, comme je suis l’aînée des enfants et que je suis ronde, appelez-moi Prima Leibiga !

 

 

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5 septembre 2021 7 05 /09 /septembre /2021 16:13

 

 

 

 

La vie ne cesse de m’apprendre que l’humilité est la première vertu. Alors je bats ma coulpe. Tout est de ma faute. En deux mois, j’ai réussi à pourrir l’existence de millions de personnes !
Tout d’abord j’ai accepté de vieillir d’une année. C’était le 26 août. J’ai accepté d’avoir un an de plus entraînant vers la vieillesse tous ceux qui sont liés à moi. Tous ceux qui disent « J’ai le même âge qu’Huguette » sont désormais en route vers un destin d’octogénaires comme moi. Ma petite fille Katell qui jouait jusque-là tranquillement avec ses crayons de pastel a été propulsée d’un an en avant et doit désormais rester assise sans parler dans une salle austère. Siegfried Matthus est décédé le lendemain de mon anniversaire… si je ne l’avais pas fêté, il serait encore en train de composer des opéras.
Pardon !

Le bonheur des uns…
Pardon aussi pour ce temps pourri ! C’est ma faute. Je bats ma coulpe. Je suis responsable même si je partage cette culpabilité avec mon installateur d’arrosage automatique. Pardon ! Il faut que je dise, à ma décharge, que j’ai été traumatisée l’année dernière à cause de l’assassinat par le soleil de ma pelouse, de mes hortensias et de mes impatientes de Guinée. Je voulais leur donner une chance de survie cette année par une installation d’un système « bac riviera » aux dimensions de mon jardin. Hélas le devis et donc les travaux ont tardé et tardé. J’ai alors prié le ciel de venir à mon aide. Ma prière a été entendue. Ma pelouse et les fleurs ont été arrosées tous les jours ! Cela a ruiné vos barbecues, vos sorties piscines et vos moissons. J’avais oublié l’adage : « Le bonheur des uns… »
Je demande pardon enfin à Peter Falk, David Suchet, Margaret Rutherford et Joseph Hannesschläger de les avoir privés de leur repos éternel par mon addiction à Colombo, Hercule Poirot, Miss Marple et les Rosenheim-Cops.

Libérer sa conscience
À cause de ma peur de la pandémie, je suis restée confinée et je leur ai fait le coup du « Fliegender Holländer ». Je les ai extirpés de ce paradis qu’ils avaient largement mérité pour avoir dû, toute leur vie, porter un imperméable infâme, marcher à petits pas ridicules, porter des chapeaux extravagants ou manger des Schweinshaxen (Waedele). Et pourquoi ? Parce que je ne supporte pas la solitude et que j’ai la flemme de trotter sur un tapis de marche. Pardon !
Il est bon de libérer sa conscience ! Es fällt mer e Stein vom Herz (j’ai un poids en moins sur la conscience) ! Dene Stein wirf ich euch in de Garte (et ce poids-là, je le lance dans votre jardin).

 

 

Huguette Dreikaus ?   
ce n'est pas moi....moi c'est Simone

 

 

 

 

 

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30 juin 2021 3 30 /06 /juin /2021 10:31

 

 

 

Vous pouvez compter les mots « Alsace » et « Delta » (le nouveau variant) dans vos quotidiens régionaux comme vous comptiez les voitures bleues lors des trajets vers les vacances sur les routes embouteillées : vous obtiendrez des chiffres époustouflants.
Jeudi encore, « Alsacefanday » (écriture agglutinante du web) ! De l’Alsace en veux-tu, en voilà. De l’Alsace sur les tasses, les pots à baeckeoffe, les t-shirts et jusque dans le cœur des chips « Hopla ». Vive l’Alsace et ses symboles : le bretzel, la cigogne, la choucroute et le kougelhopf. Des symboles bien malmenés avec les orientations nouvelles de l’alimentation et la rareté des grenouilles. Les cigognes ne trouvent plus pitance, la choucroute est mise à l’index pour ses calories, le bretzel et le kougelhopf se doivent d’être sans gluten sous peine de mettre la santé de leurs « tunker » en danger !

Je fais mon coming out !
Mais l’Alsace est grande, l’Alsace est forte ! Les mots pour le dire dans les évocations de tous genres venaient aisément jeudi… en français. Pourtant, on le sait, depuis qu’on ne parle plus latin, on ne parle plus des Romains. Oui, je sais, on peut être chauve tout en étant le meilleur coiffeur. Mamema dit : « Halt din Mull ! Sunsch bekommsch widder de Saukiwel annegelaart » (Ne dis rien, sinon tu auras de nouveau des insultes !). C’est vrai qu’on avait lancé - il fut un temps - des exhortations pour me bannir loin de mon Alsace sur de lointaines terres lorraines.
Permettez que je fasse mon coming out ! J’aime l’Alsace. De tout mon être. De toutes mes molécules. Des molécules de mon cœur, des molécules de mon cerveau, des molécules de ma chair, même des molécules de toute ma cellulite (je me dis que Dieu m’a donné ce supplément de graisse pour me donner un supplément d’amour à offrir). J’aime cette langue qui permet d’exprimer tous ces sentiments avec des mots énoooormes et si adaptés à la mesure de ce que nous éprouvons. J’aime les mots de Mamema qui, dans une explosion de colère, proférait à mon encontre des « rummel nun de die Dunderwetter, was hesch denn du elnder grindiger Hund schun widder aangstellt ? » (intraduisible) ce qui est tout de même plus fort dans une démarche éducative que : « Mince ! Qu’est-ce que tu as fait comme bêtise ? »
Je connais les limites de la langue. Je prie en français ou en allemand. Je ne connais qu’une prière en alsacien : « Ich bin noch klein. Min Herzele isch rein. S’derf niemes drinne wohne ass s’Liebgottele allein » (Je suis encore petite. Mon cœur est pur. Seul le bon Dieu a le droit d’y habiter).
Je connais aussi les difficultés de ma langue. Je ne parle pas le même alsacien que ma petite fille Katell. Elle a 2 ans ¾… Pas plus tard que jeudi, je lui ai dit : « Uff elsassich isch confiture “schaggel” » et elle me rétorque : « Nee ! “schleggel” ». Moi, je parle buurisch et pas elle ! Mamema a dit : « Mach butter un jambon uffs brot noo sin er d’accord » (Mets du beurre et du jambon sur les tartines et vous serez d’accord pour la prononciation).

 

 

Huguette Dreikaus ? 

  non ....ce n'est pas moi....
mais toutes les deux... alsaciennes  ....

 

 

 

 

 

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