Des signes ne trompent pas. L'hiver prochain promet d'être froid.
Ce n'est pas la hauteur des tas de bois devant les fermes vosgiennes qui l'annonce. Ni celle du vol des étourneaux. Ni même celle du débat politique - resté bloqué à l'ère glaciaire.
Un indicateur autrement scientifique montre qu'il va faire frisquet bientôt, qu'on peut se préparer à glaglater sévère dans pas longtemps : la hauteur des bottes.
Même pas encore novembre, que déjà les chaussures de ces dames couvrent largement les mollets, remontent hardiment au-dessus du genou.
La question visiblement n'est plus de savoir s'il va neiger à Noël ; mais à quelle épaisseur de poudreuse il faut s'attendre dans nos cités.
Car voilà bien un paradoxe citadin : les communes d'Alsace et d'ailleurs ont beau investir dans les déneigeuses, racler les caniveaux, débroussailler les cheminements. Les bottes courent les rues, tiennent le haut du pavé. Comme s'il fallait se préparer à affronter une acqua alta, à surmonter le péril des plaques de feuilles mortes.
L'hiver botté
Les jambes des femmes, disait un homme qui les adorait au cinéma, sont des compas qui arpentent le globe terrestre. Si elles devaient être de surcroît baromètre météo, on pourrait donc se préparer à une extrême rigueur la saison prochaine, à les voir ainsi festonnées.
Il se trouvera toujours de petits malins pour tempérer le constat. Faire remarquer qu'en même temps que remontent les cuissardes se raccourcissent jupes et shorts.
Phénomène purement fonctionnel, et qui n'augure en rien d'un quelconque optimisme climatique. A quoi servirait en fait de se chausser haut, et parfois coûteux, si c'était pour ne pas le montrer ?
Plus sérieusement, la déferlante des bottes aux premiers frimas est peut-être une bonne nouvelle économique : la crise frappe, c'est sûr, et durement.
Mais la botte n'est sûrement pas le talon d'Achille de l'industrie vestimentaire. Dans cette branche-là au moins, on peut espérer ne pas devoir lever le pied.
Didier Rose
Je pense
donc je lis les DNA