10 mars 2012
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Il va nous manquer une case. Mais c’est pour la bonne cause. L’administration est priée de supprimer l’un des trois genres qu’elle persistait à distinguer. Sur les formulaires, on ne cochera plus Mademoiselle. Conserver cette option, selon des mouvements féministes, c’était la croix de trop. Pourquoi pas une ligne Damoiseau, pour les célibataires masculins ? En ces temps de défusion et de recomposition des familles, de mélange et de repartage des fratries, de bonneteau des régimes matrimoniaux (mariage, remariage, redivorce), la précision Mademoiselle paraissait plus que machiste : désuète. De surcroît, elle était susceptible d’engendrer des quiproquos. On pouvait être Mademoiselle et pacsée. Ou célibataire et néanmoins Madame, depuis qu’une circulaire de 1972 a ouvert ce droit à toute femme de plus de 21 ans. L’usage accorde ce même Madame à une mère, même célibataire. A l’inverse, dans la noblesse, l’absence de titre valait à une femme, y compris mariée, d’être appelée Mademoiselle ! En boutant Mademoiselle hors du vocabulaire officiel, la France enterre d’autres mentions datées, comme « nom de jeune fille » et « nom d’épouse ». L’équité et la modernité y gagnent ce que la langue française y perd. Mademoiselle n’était pas que civilité. Le terme pouvait valoir politesse, voire compliment, et parfois susciter une volée courroucée en retour. Bref, Mademoiselle était d’un usage délicat, une part de son charme, de sa poésie même, jusqu’à en faire rougir ce grand sensible de Proust. Il paraîtrait que les appellations sœurs, comme Miss ou Fraülein, ne connaîtraient pas meilleur sort. Qu’on se rassure : il n’est pas, encore, question de lisser les genres, d’aseptiser les sexes au point de fusionner, sur le plan du protocole au moins, ces autres vieilleries que sont Madame et Monsieur. publié Didier Rose Je pense donc je lis les DNA Dernières Nouvelles d'Alsace | |
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Published by Simone
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Didier Rose