17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 10:11

 

 

 

 

 

Cette eau submergeant les murs et emportant des existences, on la connaît. C’est celle qui, de tout temps, sort des lits, dévale des montagnes ou gonfle dans les prairies sans préavis ni aucune merci.

Cette eau-là, on la connaît et on ne l’apprend toujours pas. On l’a mal vue venir dans l’Aude où elle prend pourtant plus de vies que la tempête Eleanor en janvier.

Comme déjà à Vaison-la-Romaine, ou dans les Cévennes, ou en Vendée, ou en Alsace, à chaque submersion reviennent les larmes et les questions. Malgré la description du risque, rien n’a pu prévenir le sinistre dans toute son énormité. On se tourne vers les hydrologues : ils pointent un trop-plein de béton et le mépris de la nature.

On interpelle les météorologues : leurs ordinateurs ne suffisent pas à mettre en équation tous les facteurs anciens et nouveaux, terrestres et célestes, qui provoquent en se cumulant des apocalypses de proximité.

Restent les climatologues, dont il est facile de railler les prévisions sur le siècle tandis que les cuisines et les garages deviennent des zones humides. C’est pourtant de leurs calculs sur le lointain qu’il s’agit de s’inspirer pour gérer le court terme. Plutôt que de les voir en Nostradamus énervés de fin de congrès, il est urgent de se baser enfin, et sérieusement, sur leurs travaux pour missionner les experts en cours d’eau et, globalement, les analystes de l’environnement. Ne serait-ce que pour peser sur ces aménageurs pressés d’arranger l’avenir à leur façon.

Le mythe d’une domination totale de la nature n’a pas de sens. Mais l’humanité peut tenter de s’y adapter, à tout le moins pour s’éviter ces drames. On peut hurler au réchauffement et à la répétition des épisodes désastreux.

On peut aussi considérer que les projections pour demain, malgré leurs flous, sont autant d’incitations à valider et soutenir les efforts des scientifiques pour mieux cerner le présent, mieux appréhender les éléments.

L’argent que l’on n’aura pas dédié à cet apprentissage sera de toute façon dépensé. Par les assurances.

 

 

Didier Rose
L’éditorial

 
 
Je pense donc je lis les DNA 
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8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 12:26

 

 

 

 

Non sans en remettre une couche, une chaîne de magasins renonce aux super-promos sur le Nutella. C’est tout bénéfice pour l’enseigne. Le coup du rabais affolant les foules est prolongé par la promesse de continuer autrement le combat de la vie moins chère.

La technique n’est pas sans rappeler celle d’une compagnie aérienne low-cost. Elle adore les rumeurs sur ses passagers voyageant debout ou sur des toilettes payantes à bord. Au moment du nécessaire démenti, l’essentiel est acquis : plus personne ne doute de sa détermination à étudier toutes les pistes pour baisser les tarifs.

Cette « image-prix » obnubile les distributeurs. Ils se battent pour la soigner tout comme des clients appâtés par du Nutella. Peu importent les armes dans cette guerre : crème noisette, couches bébé ou télés. Il faut pour les hypermarchés aux abois tartiner, et retartiner, qu’ils sont les meilleurs amis du pouvoir d’achat.

Ce que révèlent des émeutes en tête de gondole n’est pas qu’une aspiration à consommer ou un clivage social grandissant. Le message subliminal est que le commerce de masse fait plus pour le niveau de vie que les discours politiques sur la croissance économique.

Voilà pourquoi l’affaire du Nutella est gênante pour le gouvernement. Des bousculades dignes du Venezuela contredisent dans le monde la parole de Macron sur la start-up France. Pire, de telles scènes occultent le travail de l’État pour juguler les méthodes de transfert de marges : pendant la super-réduction, la machine à cash tourne dans les autres rayons ! Et les paysans, comme les petits patrons, mettent la clé sous le paillasson.

Cher payé pour quelques pots de graisse et de sucre. La promo fracassante ne doit pas masquer un terrible déséquilibre dans l’alimentaire. Économique, celui-là. Dans la lutte entre production et distribution, il n’y a plus qu’un arbitre, l’État. Et une seule recette : la loi.

 

 

 

Didier Rose
L’éditorial

 
 
Je pense donc je lis les DNA 
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4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 11:00

 

 

 

Tournez manège.

Tournez manège

Ce n’est pas par excès d’humilité que Macron demande soudain qu’on le considère en outsider dans la course à l’Élysée. Dans les limbes agités d’une campagne imprévisible, l’ancien ministre de l’Économie pressent le péril de passer pour favori.

Le feu nourri des autres candidats sur sa personne confirme le danger d’être en vue. Aussi jeune soit-il, l’énarque retient la leçon de l’histoire des présidentielles. Des Balladur, Jospin ou Juppé ont lourdement chuté au pied du piédestal déjà dressé pour eux.

Macron tente de se replacer parmi les candidats réunis ce soir sur un plateau télé. Pas par risque de mal paraître. Plutôt par crainte de trop paraître et d’en faire les frais ! Déjà, dans ce « tournez manège » électoral, Le Pen veut mordre sur l’électorat de Fillon, Fillon gratter des suffrages chez Macron, Dupont-Aignan draguer les déçus de Fillon et Mélenchon raboter le socle de Macron, après avoir fait ses courses chez Hamon…

Ce n’est pas fini. Car en voulant ratisser large, depuis la gauche sociale-démocrate jusqu’à la droite sociale, Macron est celui qui irrite le plus de monde. Il est dépeint en bernard-l’hermite de cette présidentielle, guettant toute niche à l’abandon pour l’investir.

Pas étonnant que la chasse à l’impétrant soit ouverte. Logique aussi que l’intéressé se prétende petit gibier : donné pour le vote utile face à une vague frontiste, Macron ne veut pas d’un destin de favori carbonisé.

La perspective d’un vrai choc de vrais programmes s’éloigne. Dans cette guerre de positions, les armes sont à géométrie variable et à portée adaptable. Attaques personnelles et petites phrases priment, pour l’instant. À croire, comme dans certaines fables, qu’on ne puisse plus gagner de voix qu’aux dépens d’autrui.

 

 

Didier Rose
L’éditorial

 
 
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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 12:00
À part la chute du chat…

 

Du pré au divan : avec l’émission Ambition intime, M6 passe des amours rurales au déshabillage en campagne électorale. Belle promotion pour l’animatrice. Il y a peu, elle connaissait surtout de Jaurès la station de métro. Ça tombe bien, comme dirait ce chat qui a glissé de la table à la première.

De portée politique, il n’a jamais été question. On peut dès lors rassurer les candidats à la présidentielle. Ces clips promotionnels ne figureront pas dans leurs comptes de dépenses. C’est gentil et gratuit.

Dans la com’ en France, l’émission marque un tournant. Pas de sujet tendu, pas de débat fatigant. Une chaîne concurrence les agences de pub en fournissant elle-même la panoplie complaisante du candidat humain et authentique et qui a souffert et qui reste sympa.

En prime est livrée une intervieweuse comme surprise et flattée de mettre en scène son ego au même niveau que ses jambes. Les mimiques ébahies et les palpations de chevelure sont incluses. On dirait une blogueuse de mode larguée à Davos ou une miss Météo face à des Nobel, l’une et l’autre ayant des alter ego masculins. Aucune question, jamais, n’aborde ce qui fait l’intérêt de l’invité. La téléréalité s’invite en copine chez les politiques, puisqu’elle se lasse des Chtis et des Marseillais.

Cette Ambition intime est une Bérézina de l’ambition collective. Pas parce qu’elle caricature la peopolisation jusqu’au comique — ah, ce piano à l’agonie en bande-son… L’émission piège les politiques à leur propre jeu. Ces experts en séduction acceptent d’être livrés sur canapé à une rouleuse d’œillades, laquelle donne en spectacle, avec cœur, des gens triviaux et très permutables. Fascinante banalité des CV. Allez, aux suivants !

L’éditorial - Dernières Nouvelles d'ALsace
 

 

Didier Rose
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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 18:04

   
Les compléments nutritionnels alimentent un fantasme. Il est vieux. Il est bien français. Et il persiste à conditionner notre bien-être à l’absorption d’une somme croissante de pastilles et d’ampoules.

C’est comme si le pays était peuplé d’anti-Obélix. Faute d’être tombés tout petits dans une potion magique, ils passent leur vie à en chercher la formule. Quitte à mélanger parfois les ingrédients en dépit du bon sens. Et, paradoxe absolu, à se retrouver à l’hôpital.

Ce syndrome gaulois ne nuit pas à tout le monde. Il fait la bonne santé financière de pourvoyeurs des mixtures les plus improbables. Ces industriels de la santé en flacons auraient tort de se priver. Dans l’imaginaire collectif, chaque fatigue, irritabilité, perte de cheveux ou surpoids a son antidote sous forme de comprimés. Pour les préparateurs de pilules contre les soucis, le marché est tentant. Leurs vitamines à eux, c’est notre aspiration à aller mieux, avec le moins d’efforts possible.

Voilà le problème : on dort mal, on mange trop, on stresse à longueur de journée, on s’épuise à vouloir ressembler à des clichés publicitaires… et on ne change rien à nos comportements. Plutôt que d’assainir sa nourriture, plutôt que de répondre aux prescriptions d’activité physique et d’hygiène de vie, plutôt que de ralentir, on dépose des euros sur un comptoir en échange de bonbons aux effets parfois tragiques. On joue à une roulette moléculaire dans l’espoir qu’une gélule dans le lot marchera.

Ce comportement ressemble à celui d’un convive au restaurant qui commanderait tout le menu au prétexte que l’un au moins des plats lui sera bénéfique. Sans même parler de l’addition, est-ce vraiment raisonnable ?

Face aux allégations et promesses des nutriments, en fait rarement nécessaires, la réponse n’est plus de céder à toutes les tentations. Mais bel et bien d’exercer des choix. À commencer par celui d’être un peu moins consommateur et un peu plus acteur de sa propre santé.

 

Didier Rose
L’éditorial


 

  Je pense donc je lis les DNA 

 

 

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 12:07

 

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À défaut de pouvoir vivre sans objets : vivre avec cent objets. Et seulement cent.
 
Pas simple, le pari relevé par quelques contre-consommateurs. Un appel au vide. Pour mieux se meubler l’esprit. D’autres remplissent garage et grenier de miettes d’existence, plus ou moins grandes. Eux donnent un coup de balai au quotidien.
 
Méritoire. Et osé. Je pense, donc je jette. Telle serait la devise de ceux qui veulent lever le pied, ne plus dépasser le 100. C’est peu. Le choix s’annonce dramatique, dans ce remue-ménage, du coup remue-méninges.
 
Dans la liste des objets repêchés par les aventuriers de la sous-possession, on trouve des vêtements – encore heureux. Mais pas beaucoup : deux à trois exemplaires par catégorie (haut, bas, dessous).
 
Et puis, en nombre au moins aussi importants, des joujoux électroniques. Pas fous, les nouveaux ascètes : portable, mp3, CD, plus tous les chargeurs afférents.
 
Au jeu de massacre de notre petit monde personnel survivent aussi de (rares) produits d’hygiène. Dont un décomplexé fil dentaire. Sont retenus encore, dans ce drastique quota, de gros morceaux. Non, pas une voiture. L’homo moderato sauve de la poubelle le plus bel objet de consommation passive jamais inventé : la télé.
 
Passons. Réduire l’expérience, même non scientifique, à un simple paradoxe serait injuste. Parce que dans la chasse au futile, dans le grand dézinguage de l’insignifiant, les vidangeurs d’appart ont quand même ce courage de dire non à l’accumulation. En jurant de n’y pas revenir.
 
Respect donc pour les autolimités du consumérisme. Et objection incidente : après avoir balancé les reliefs du passé, faudrait-il aussi se départir du poids, parfois si encombrant, des souvenirs ?
 
Sans histoire, ni mémoire : à n’avoir plus pour soi, entre effet de serre et crise monétaire, que l’avenir. Et encore.

Didier Rose


 

  Je pense donc je lis les DNA
publié le 12/03/2012

 

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 18:25



 


 

C’est un temps numérique, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ou à peine. L’heure est sombre pour le Minitel de nos aïeux – pensez, il a été lancé au tout début des années 1980.

Samedi prochain, le rideau tombe sur la drôle de boîte en plastique un peu toc qui faisait biiiip ! Il ne sera plus nécessaire, ni même possible de presser la touche Fin de connexion.

Adieu, Minitel mon amour, qui à ses plus beaux jours, compta près de 10 millions d’utilisateurs mi-étonnés mi-indulgents. Et qui vécut en Alsace de belles histoires, dont celle de GRETEL. Le service informatique des DNA avait alors mis au point un service de messagerie totalement innovant. Rien moins que l’ancêtre du tchat, du texto et du désormais célèbre tweet.

En appelant par téléphone une interface, le minitéliste a accédé à une nouvelle planète : des services à la demande, sur petit écran. Comme en toute chose, le génie humain n’a pas tardé à transcender la technique. Le Minitel a pris assez vite une connotation très rose. De 36.15 ULLA à 36.15 BLONDES, la messagerie a viré au coquin.

Il n’empêche. Le génie Minitel s’est fait marieur bien avant les Meetic et Attractive World. Pourtant, le maquis des 36.15, l’émergence d’internet et l’extraordinaire capacité de transmission graphique du web ont eu raison du bon vieux X25, nom de code du réseau Minitel.

« Une décroissance des usages », comme disent pudiquement les gestionnaires du bidule, additionnée à une nette tendance à bazarder son Minitel marron au fond du placard (moins d’un million d’entre eux seraient encore en état de se connecter) vont mettre un terme à une certaine exception française, et reléguer au Panthéon télématique la messagerie inventée en Alsace. So long 36. 15 et cap sur les «.com ». Jusqu’à nouvel ordre.

 



Didier Rose


 

  Je pense donc je lis les DNA
publié le 25/06/2012

 


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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 00:10

 

 

 

 


Trop tard, pour les fleurs. La fête des mères, c’était hier. Contrairement aux épreuves du bac, pas de rattrapage possible. Si le coche a été loupé, autant faire profil bas, voire jouer l’allergie aux sentiments sur commande : passez votre chemin, colliers de nouille et roses sous cellophane…

D’autant que, rebelote, la semaine prochaine ce sera aux papas d’être théoriquement à l’honneur et – peut-être – de découvrir le petit présent auquel ils ne pouvaient pas s’attendre.

Au jeu des cadeaux insolites, ou censément utiles, gare aux gaffes. Offrir un alcootest au prétexte que ça peut toujours servir, et que dès le 1 er juillet l’accessoire sera obligatoire dans les véhicules, voilà qui peut être diversement reçu. Quand maman fait du gâteau, papa ne boirait donc pas que du lolo ?

L’incident domestique n’est pas loin. Le diplomatique non plus, à en croire un lecteur qui nous écrit d’outre-Rhin, après avoir résidé près d’Ingwiller.

Ce Badois qui en pince pour l’Alsace se dit perplexe. À partir du 1 er juillet, c’est entendu, il faudra un ballon à bord. De quoi de faire passer l’ivresse légère des petits voyages à pas mal d’Allemands ? Beaucoup ne seraient même pas au courant de la mesure. Et, même pour les plus avertis, c’est le casse-tête. Pour se rendre par exemple au village de marques de Roppenheim, à quelques centaines de mètres de la frontière, l’alcootest sera de rigueur. Or, confirme notre lecteur, il n’en a trouvé nulle part sur son chemin.

D’où ce paradoxe. Nos voisins renonceront-ils à faire bonne chère en Alsace de peur de se faire pincer sans testeur d’alcool ? Verra-t-on au passage d’Iffezheim des contrôles de police au risque de multiplier les bouchons routiers ? Un comble, puisque l’obligation vise à éviter que ceux en liège ne sautent un peu trop facilement. Dès le mois prochain, la conduite à tenir sera donc délicate, en venant d’outre-Rhin. Gueule de bois à craindre, dès la frontière ?

 

Didier Rose


 

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 00:14


  

 

 

 

 


 

 

C’est de saison : l’heure est au remue-ménage. En Alsace, patrie de l’Osterputz, comme partout où sont censés reparaître les beaux jours, le temps est au nettoyage. Manière d’enterrer l’hiver ou de célébrer l’été, les opérations portes ouvertes foisonnent, dans nos intérieurs.

Selon certaines études, le battage de tapis et le récurage de carreaux ne seraient que la partie émergée de cette vaste catharsis printanière. L’important aurait lieu en zone immergée : au sous-sol. À la cave se livre le plus âpre de nos combats subconscients avec le passé.

Cette lutte littéralement underground dépasse, et de loin, le passage de l’aspirateur à l’étage et la valse des éponges en cuisine. De notre capacité à faire le vide dépendrait notre bien-être, rien moins.

Un bric-à-brac, même d’apparence dérisoire, n’est jamais gratuit, ni sans fondement. De la peur de manque, assurent les spécialistes ès-pataquès, naît cette curieuse propension à amasser des biens même usagés, même dépassés, même réputés sans valeur.

Le foutoir dans la cave, c’est normal. Mais, comme en toute chose, de l’excès viennent les ennuis. Stocker à perpétuité, ne jamais jeter révélerait un manque de confiance en soi, pire une dépendance exagérée à la possession matérielle : j’entasse, donc je suis. Donc je stresse de peur de perdre, etc.

Faut-il passer au lance-flammes nos placards, ranger nos débarras au bulldozer ? Pas si sûr. Vivre dans le vide, en apesanteur, aurait aussi ses effets secondaires. On ne vire pas impunément sa robe ou son costume de mariage.

Ne plus s’embarrasser de rien reviendrait à gommer les jalons du chemin parcouru. De ce fait, à se priver des vertus d’un tri épisodique. Or, faire des choix est un besoin humain, comme l’atteste à d’autres égards le rite des rendez-vous électoraux. Libre à chacun d’opter, dans sa cave comme au plan des convictions, pour la fidélité ou l’alternance.

 

Didier Rose


 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 11:24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAUD devant. Si ça sent le roussi, c’est peut-être réussi. Après la mode du mi-cuit, l’hystérie du cru et toutes les déclinaisons des deux, le cramé obtient droit de cité dans les assiettes.

Ce qu’on appelle un retour de flamme. La grande cuisine découvre la cuisson plus qu’à point. Noir, c’est noir, côté goût y a-t-il encore de l’espoir ?

Qu’importe le flacon, coupent des cuistots parmi les plus en vue, pourvu qu’on ait du charbon. Si l’on vous sert ces prochains temps un crottin de chèvre carbonisé, une coquille Saint-Jacques à l’aspect fuligineux ou un poisson passé au lance-flammes, ne pas crier trop vite au scandale. L’effet calciné est, peut-être, recherché.

L’Alsace et ses tartes flambées y trouvera-t-elle vraiment à redire ? Voilà en tout cas qui nécessitera un apprentissage des nouvelles manières à table. Commander un steak saignant dans une maison qui s’applique à le consumer risque de jeter comme un froid. Se pincer le nez en salle, alors que le chef s’applique à roustir ce qui lui passe entre les spatules, serait s’exposer à de cuisants commentaires.

Les cuissons extrêmes sont du dernier chic. Ce qui n’est pas à la portée du premier venu. Entre la caramélisation maîtrisée et l’incendie galopant, il y a comme une frontière. Ne serait-ce que celle de notre santé. La magie du fumé jusqu’à l’os a ses limites.

Autant laisser d’ailleurs à la gastronomie ce qui lui appartient. Dans certains domaines, dont la politique, être grillé ne peut toujours pas passer pour une panacée. Pareil dans la finance, les sentiments et quelques domaines accessoires comme le monde professionnel.

On se gardera de se considérer comme étant d’avant-garde au motif que l’on serait flambé. Comme on saluera, aussi, tous ces gâte-sauce de notre connaissance qui à force de noircir leurs casseroles, nous montraient le chemin de la modernité.

 

 

 

 

Didier Rose


 

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