30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 00:06

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yes, we can : l’anglais, n’effraie plus des xénophiles comme les Français.

Une étude est sortie des imprimantes juste avant l’été : la frenchie allergie à l’english domination linguistique ne serait pas si désespérée.
Oh, my God, il semble même que la langue de Shakespeare (et de Cantona) soit jugée super-utile par deux froggies sur trois.
Messieurs les Anglais, speakez les premiers : on vous est tout ouï.
Enfin, en principe. Parce que, à s’y intéresser d’un peu plus près, l’étude est moins beautiful.
Very bad en anglais, les Français ? It is not une légende. Près des deux tiers des interrogés se jugent pitoyables à l’heure de commander une cup of tea.
You talk to me ?
Voilà qui augure des discussions animées sur les plages des Landes (ou à Chamonix), lieux prisés des british tourists.

Les autochtones français ayant le sentiment de s’exprimer en anglais comme des spanish meuh, on va vers des dialogues savoureux.

Le « I love you » des familles paraîtra un peu court pour tenir un débat crédible. Faudra-t-il entre deux pâtés de sable user d’un éculé « my tailor is rich » ? Ce qui risque d’être interprété curieusement, venant de quelqu’un en maillot de bain effiloché.

On ne saurait trop conseiller de se tourner plusieurs fois la langue dans la bouche avant de jouer au polyglotte devant des Danois, Néerlandais, ou Norvégiens, nettement plus calés question anglicismes.

D’autant que, sorti de l’anglais, déjà pas glorious, le Français s’étale : des musts comme l’allemand, l’espagnol ou le portugais recueillent moins de 5 % des suffrages, quand il s’agit d’en juger la portée stratégique.

L’Alsacien ne fait l’objet d’aucune citation. Inexplicable, tant on nous a seriné que les marchés de Noël et le vin chaud mettaient la région au centre de l’univers.

On se consolera donc avec quelques bonnes feuilles du Harrap’s, avant de tailler la route pour les vacances. So long, darling (*).

 

 

Didier Rose


 

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* à bientôt

 

 

 

 

 

 

smiles


 

 

 

 

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 00:03

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ca va être la fête aux papas, c'était la fête aux papas, papounets et papouillous adorés. Surtout s’ils sont tombés un jour dans la clope.

Dimanche prochain, on devrait assister à un raz-de-marée de « vapoteurs » sous emballage cadeau.

Keseksa ? Le vapotage est au tabac ce que l’infusion est au pur malt. Sous certains angles, ça peut se ressembler. Mais ça n’a rien à voir.

La cigarette électronique serait le plus beau des cadeaux à faire aux poumons de son géniteur chéri. À lui l’illusion de fumer, aux autres la réalité d’un air plus pur.

Le vapotage est censé faire passer le goût du crapotage. Bien. Sauf que toute cigarette, même à vapeur, a son mauvais côté. En l’occurrence, l’autonomie du zinzin à piles.

Papas sans filtre

Sans cesse à plat, certains ont dû se résoudre à remplacer leurs paquets de cibiches par des paquets d’accus. Pas sûr que les poches de veston y gagnent.

Des malins ont préféré bricoler des systèmes de rechargement via les prises USB de leur ordinateur : on ne fera jamais trop de louanges au progrès informatique.

À ce propos, les autres papas, ceux qui ont le bonheur de ne pas fumer, peuvent aussi meubler utilement leur prise USB en se faisant offrir cette autre grande avancée de l’humanité : des chaussons chauffants, alimentés par leur ordinateur. Bonjour les panards à la vapeur dans les bureaux !

Plus de fumée de tabac dans les espaces paysagers, certes. Mais comme un remugle bien typé de fond de cave, du côté de Roquefort. On parie que, outre l’atmosphère, la conversation entre collègues y gagnera, notamment en fin de journée.

Si d’aventure, l’objet ne restait pas en odeur de sainteté, pas de souci : d’ici à la prochaine fête des pères, il se trouvera un génie pour inventer un autre truc à brancher sur son ordinateur.

Ce n’est pas le cas de Schnock, « la revue des vieux de 27 à 87 ans », autre cadeau très original, qui lui ne réclame pas d’électricité. Mais il peut sûrement en produire, au déballage.

 

 

 

Didier Rose


 

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 00:02


 

 


 

 

L’année scolaire avait failli s’achever sans encombre. Et voilà qu’on va devoir jeter au feu livres et cahiers.

Du moins à écouter ces gens, très sérieux, qui nous auront prévenus : si les discours les plus péniblement machistes abondent ces jours-ci, la raison en revient, selon eux, non pas tant à l’actualité du FMI qu’aux écoles de quartier.

Les combattants pour l’égalité des sexes accusent : en faisant la part trop belle aux messieurs, les cours d’histoire gravent le réflexe misogyne dans les crânes.

Cet appel à une absolue parité donnera des migraines, dans l’Éducation nationale.

Ne serait-ce que pour trouver l’équivalent chez les femmes, en nombre aussi bien qu’en intensité, de tous les infâmes barbares, fieffés affameurs et affligeants Attila dont le genre masculin a su gratifier la planète.

Devoirs d’histoire

À moins qu’il ne devienne de bon ton, dans un souci un peu extrême de réciprocité, de chercher, à toute force, la femme.

Faudra-t-il lier sans barguigner le pape Serge III ET Théodoria, Clovis ET la nièce de Gondebaud, le président Faure ET Marguerite, Mme Colette ET la comtesse de Morny, Charles le Téméraire ET Jeanne Hachette, le Général de Gaulle ET Yvonne, Chirac ET maman, le prince Williams ET Kate (ET surtout sa sœur Pipa) ?

C’est sûr, les dissertations prendraient une autre tournure.

L’Histoire est un terrain glissant, sa révision assez casse-pattes, même sous couvert de sentiments louables.

Au nom de la lutte contre le sexisme, rhabiller un passé effectivement et absolument sexiste risque par paradoxe de faire mauvais genre (s).

À moins qu’on ne se résolve à revisiter tous les programmes scolaires, pour cause de phallocratie rampante en maths (un vecteur, une matrice), en sciences de la vie (y a-t-il plus sexué ?), et surtout, surtout en français.

Une bonne fois pour toutes, on ferait rendre gorge à d’insupportables discriminations d’accords, dans cette langue française qui sait faire suer sur les genres.

L’avancée (mot féminin) serait historique.

 

 

 

Didier Rose


 

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 00:02

 

 

 


 

 

On ne s’y attendait pas. Et tombe la nouvelle, fracassante l’électroménager n’est plus honteux. Cachez cette friteuse que je ne saurais sentir ? C’est du passé. À une semaine de la fête des mères, difficile de ne pas y voir, disons, comme un conditionnement des esprits.

Les trucs qui font « brrrr » passaient pour ringards, le détour par Darty pour un geste machiste inexcusable.

Sauf que non. Le presse-citron et la sorbetière ne sauraient être ravalés au rang de cadeaux impersonnels – forcément moches. C’est une enquête, à paraître, qui le dit : « Les machines parlent de nous ». Parfois, on ne préférerait pas. Mieux vaut que la cafetière ne s’exprime pas trop sur notre trombine du matin. On devra pourtant s’y résoudre : les utilitaires sont un peu à notre image.

De l’électricité dans l’air

 Tel mange-poussières évoquerait notre degré d’aspiration au progrès. Tel four donnerait la température de notre moi. Tel frigo jetterait un froid sur notre rapport aux autres – les Post-It collés sur la porte n’y seraient pas pour rien.
Bref, le temps des scrupules a vécu, au moment de passer en caisse. Rien de moins dépersonnalisé, et finalement de plus intime, que tous ces zinzins qu’il convenait jadis de placardiser.
Aujourd’hui, un congélo rempli rassure, un percolateur chic crée un univers, un lave-linge design peut remplacer la télé, tellement c’est joli – et côté programmes, on n’y perd pas.
Attendu que l’électroménager est devenu vecteur de communication familiale, aussi bien que support de reconnaissance sociale, nous voilà condamnés à reconsidérer de fond en comble notre parc domestique.

À raison d’une fête des mères par an, et de quelques autres fêtes accessoires, dont celle des pères, la question devrait être réglée en quelques années.

Et si, malgré tout, certains ménages frisent le court-circuit, au moins sauront-ils auprès de qui faire jouer leur garantie satisfait ou remboursé.

 

 

 

 

Didier Rose


 

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 00:12


 

 

 

 

 

Ceux qui liront ces lignes ont de la chance. Ils ont survécu au dernier vendredi 13.

Un jour de malédiction, dans un mois de mai honni — à savoir sans aucuns jours fériés ? Il faudrait avoir un système nerveux de poulpe (ou d’administrateur du CAC40) pour ne pas s’en affecter, au moins un petit peu.

Les professionnels de l’amalgame — ceux qui pensent que ben Laden est responsable de la dette grecque et que le mariage de Kate est en compétition à Cannes — y verront un nouvel attentat contre le moral du salariat.

Les horaires de bureau sans discontinuer, plus le signe indien, rien de très speedant, sous le soleil et la sécheresse.

Le péril jeune

Puisque mai est un genre d’autoroute laborieuse, sans pont ni viaduc, puisqu’il faut s’en contenter, sauf à être confiné dans un tunnel encore moins enviable, appelé chômage, voici une bonne nouvelle.

C’est officiel : les jeunes terrassent leurs parents ailleurs qu’à la PS 3 ou au mojito. Côté nombrilisme aussi, ils sont champions.

On connaissait la génération Y (« Yes ») : un océan de oui durant toute l’enfance jusqu’au contact dramatique avec un petit chef qui dit non.

Voilà que la science enfonce le clou de l’ego adolescent : une étude de vocabulaire appliquée à la pop (ce n’est pas une blague) prouverait que la valeur top des générations montantes est le nombrilisme.

Moi, je. Ou comment tout ramener à soi. À la bourse au melon, c’est à qui s’adorera le plus, fera la plus grosse colère antisociale.

Je m’aime, donc je suis ? Un peu court. Quoique pas si faux.

Décomplexés, les djeuns ont peut-être compris que, sitôt Facebook refermé, l’enfer c’est l’autre. Et surtout son monde.

Entre l’effet de serre, les gaz de schistes, la vente de Cardin, le nucléaire bidouillé, la fondue savoyarde surgelée, les quotas de foot, le gouffre des retraites (qu’ils devront combler) et les bébés-présidents (qu’ils devront élire), on les comprend. Mieux vaut avoir la grosse tête pour ne pas déprimer.

Inutile d’en rajouter avec des vendredis 13.

 

 

 

Didier Rose


 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 13:00

 

 

 

 

 


Au doigt et à la baguette : la semaine du pain commence aujourd’hui. Même si des mitrons alsaciens ont déjà battu la campagne ce week-end.

Dire que l’événement paraît pain bénit pour le chroniqueur, voilà qui n’est qu’évidence : rien de plus croustillant que de tartiner sur le sujet, de filer la métaphore boulangère, même recuite. Pour, justement, ne pas manger que de ce pain-là, la science est parfois salutaire.

Ainsi de ces anthropologues qui sont partis à la découverte d’une vaste peuplade connue, dans nos jolies contrées, sous le nom de « mangeurs de pains ».

La tribu, en France, est nombreuse. On s’en doutait un peu. Les chiffres confirment : 97,6 % d’entre nous sacrifient au pain quotidien.


Notre pain si quotidien

Plus surprenant, selon ce qui serait la première étude du genre et qui aurait pris 16 mois, il apparaît que si le pain est notre copain, il n’est pas notre fort, question vocabulaire : personne ne sait vraiment en qualifier le goût, si l’on en croit l’ouvrage paru aux Éditions l’Harmattan.

C’est comme ça, le pain se mange, blanc ou noir. De là à en faire un opéra… Certes, on sait dire le pain qu’on préfère, baguette ou miche, bâtard ou livre.

Pour le reste, ceinture : tous les goûts sont dans notre culture, sans que l’on se sente le besoin d’en faire des kilos.

D’où cette petite tranche de bon sens : « Le pain ne se dit pas, il se raconte ». Comprenez : souvenirs et histoires sont convoqués, lorsque le quidam se met à table pour l’enquête.

Du coup, on ne considérera peut-être plus du même œil la corbeille de pain dont on nous gratifie rituellement au resto…

On y voyait de la bête baguette : c’est un bien hautement « culturel » qui nous est donné en dépôt – quand bien même il ne serait pas toujours très frais.

Serait-ce la raison pour laquelle certains ne peuvent s’empêcher de boulotter leur quota avant le hors-d’œuvre ?

Pas besoin d’étude socio-anthropologique pour comprendre que le pain, tandis que certains causent, d’autres n’en perdent pas une miette.

 

 

Didier Rose


 

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 00:02

 

 


 

 

 



 
Au cas peu probable où la réponse serait négative, voici des symptômes reconnaissables sur des malheureux atteints de déprime du début de semaine : ils arrivent au boulot à reculons, mâchoire pendante, tête de Frankenstein, nerveux comme des plats de pâtes trop cuites.

Les crises de « lundites aiguës » font le désespoir des chefs de service zélés, se sentant cernés de spectres sous Prozac, en même temps que le bonheur des psys : dis-moi pourquoi tu stresses, tu trouveras d’autres raisons d’avoir mal.

Ce mois de mai devrait donc faire le bonheur des dealers d’anxiolytiques. Un lundi, c’est dur. Si en plus il suit un jour férié très douloureusement tombé sur un jour chômé, le nervous breakdown n’est plus loin.


Mais si mai ne se met à chômer?

Sur le plan du symbole, c’est peut-être joli : que la fête du travail coïncide avec un jour non travaillé, voilà qui réjouira les amateurs de contre-pied, les stakhanovistes et forçats de l’agenda, les boutiquiers et patrons.

Tous les autres, moins. Et leur phobie des lundis ne risque pas de s’arranger à très court terme. En fin de semaine, rebelote : second jour férié dominical d’affilée.

Pour profiter de l’un des jolis jours fériés de mai, cette année il faudra attendre début juin. Et puisque le millésime s’annonce splendide, autant être au parfum : Noël et nouvel an aussi se fêteront des dimanches.

Le mois de mai sans férié, ce n’est certes pas une première. Mais cette version du travailler plus pour gagner pareil va peut-être laisser des traces dans les esprits.

On en connaît qui, pour un peu, se sentiraient pris d’un subit regain de sensiblerie pour le barnum royal que vient de connaître le Royaume-Uni : l’affaire a valu au commun des salariés britanniques un beau, un long, un vrai jour férié.

Peut-être le légendaire esprit révolutionnaire français n’a-t-il pas toujours mesuré le prix de la chute de certaines bastilles.

Didier Rose


 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 11:51

 

 

 

 

 


LA SCIENCE ne s’intéresse qu’aux grandes choses.
À l’infiniment rapide, par exemple : selon le CNRS, pour télétransférer de Lyon à Genève les informations contenues par une pile de DVD haute comme la Tour Eiffel, il aurait fallu 3 900 ans en 1990.

Mais pas plus de 7 années en 2000. Et, si tout va bien, 1 jour d’ici à la fin 2011.

Même les banquiers n’auraient rêvé d’une telle célérité de transfert par-dessus les frontières helvètes !

Autre exemple d’avancée remarquable : les chercheurs ont réussi à se plonger dans ce qui a toujours été infiniment mystérieux pour l’homme : le sac des dames.


La main dans le sac.

Plus fort encore que le transfert express de données : des intrépides sont parvenus – au nom de la science, il faut bien le garder à l’esprit – à jeter un œil dans ce qui a toujours constitué un genre de trou noir interstellaire pour le genre masculin.

D’où il ressortirait qu’amener une propriétaire de besace à vider son sac n’est pas seulement éprouvant pour la cobaye : c’est aussi un tour de force pour l’expérimentateur.

Enfoncé, Prévert et son inventaire pseudo-excentrique. Dans l’espace ultra-privé d’un sac à main, un caillou peut voisiner avec une liste de résolutions, un billet d’un dollar avec des chaussettes, une culotte avec un coquillage, un doudou avec une photo ratée.

Constat des sociologues en charge de cette périlleuse mission, au bout de 50 gibecières retournées sur leur bureau : le sac parle comme personne de sa porteuse.

Pas besoin d’avoir fait Harvard pour démontrer que les poches des costumes masculins sont en comparaison bien moins bavardes. Ne serait-ce que par manque de place…

La science conclut que le sac est pour ces dames ce que la voiture est à ces messieurs : un vecteur d’image.

Du coup, on comprend (un peu) mieux la taille de certains sacs dits à main, et comment ils peuvent subséquemment fasciner les hommes. À chacun sa maison mobile.

 

 

Didier Rose


 

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 00:05



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES BEAUX JOURS ont leurs mauvais côtés. Aussi.
Tout, dans un printemps radieux, n’est pas si rayonnant : de bonnes nouvelles ne suffisent pas toujours à en masquer d’autres.
Cette année, par exemple, méchant télescopage d’événements.

En même temps que dans les champs se sont repointées les asperges (bonne nouvelle), au ras du bitume sont réapparues en rangs serrés les tongs (moins bonne nouvelle).

Des clap-clap sur le pavé dès avant mai ? Le dicton pourtant est formel : en avril, ne te découvre pas d’un fil. Ni le pied d’un pouce, faudrait-il préciser.
À quoi bon. La mode, y compris au niveau des chevilles, n’en fait plus qu’à sa tête.
Les libertés individuelles y gagnent sans doute. Pas le paysage.

Au secours, elles reviennent !

Autant le rappeler, alors que Pâques n’a pas encore sonné. La tong est au bon goût ce que la télé-réalité est à la civilisation. Des mondes antagonistes. Là où l’un passe l’un, l’autre trépasse.

Pourtant, objectera-t-on gravement, la claquette n’est pas noire en tout.

Elle aurait cet immense mérite d’accélérer la longue marche vers l’égalité des sexes : pieds nus, femme et homme seraient unis dans une même déambulation nonchalante, dans une semblable vulnérabilité aux intempéries, aux accidents de parcours… et au regard des autres.

Voilà bien où l’absence de bas blesse : le spectacle désormais printanier, sans plus attendre l’été, de tous ces orteils à la parade en viendrait presque à faire regretter l’hiver. Des tatanes au chaud, c’est plus beau.

Au-delà de ces basses considérations esthétiques (un centimètre d’épaisseur de semelle, à tout casser) la tong donne une autre raison de faire la tronche : exclue du quotidien de pas mal de travailleurs, elle leur rappelle que les grandes vacances, ce n’est pas pour demain.

La tong que l’on a tant vue ce dernier mois n’est donc pas qu’horreur visuelle. C’est aussi une torture psychologique : l’appel de la plage avant même le temps des cerises. Cette sandale est un scandale.

 

 

Didier Rose


 

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 00:04


 

 


 

 

 

Internet n’a pas (encore) liquidé la Poste. Et c’est tant mieux. D’abord parce que, n’étant pas gratuits, les envois postaux ont ce mérite de nous dispenser de l’incroyable ramassis de glauqueries qui tournent, à fond les ballons, dans le monde numérique.

Ensuite, parce qu’une lettre, une vraie, permet de réagir, en vrai. Une facture peut être rageusement broyée avant de partir valdinguer par la fenêtre.

Un mot d’amour tenu, senti, caché, affiché, renvoyé.

Tous affranchis ?

Faites l’expérience sur écran : les émotions ne sont plus que presse-bouton. Comme si seuls les claviers devaient faire foi.
En même temps que les temps s’affranchissent des règles épistolaires, on semble s’oblitérer de tout investissement. Paradoxal et triste.
Internet ne nuit pas seulement à la poésie de l’écrit. La Toile nous privera peut-être des joyeusetés de l’échange postal.
Prenez ce courrier envoyé depuis Lörrach, vers Strasbourg. Par la route, 150 km et 1 h 28, selon des calculateurs… sur internet.
Surprise : cette missive a été estampillée… « Luftpost, par avion prioritaire ».

De quoi, un service postal aérien pour traverser le Rhin ? Plus prosaïquement, l’indication Luftpost est devenue côté Allemagne synonyme de courrier prioritaire.

L’image est belle, comme l’histoire de cet autre courrier, émis par un grand acteur académique strasbourgeois. Une décision prise en mai dernier a ainsi été tapée fin juin. Puis affranchie, le cachet en témoigne, en octobre. De la même année, quand même.

Effet collatéral des sous-effectifs, ravage des vacances à rallonge ou mystère des administrations labyrinthiques, il a fallu quatre mois pour trouver et coller un timbre, puis porter le complexe ensemble des deux à un bureau en charge de l’acheminement de ce genre d’objets.
Commentaire final du destinataire, un grand philosophe : « Ce n’était pas urgent ». Heureusement.

 

Didier Rose


 

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